Une arnaque de plus ?
– camarade Fantôme
Le mercredi 6 décembre
2017, le gouvernement a adopté deux décrets au titre du ministère
des Transports.
Le premier décret porte
sur l’âge limite des véhicules d’occasion communément appelés
« France au revoir » importés en Côte d’Ivoire : 5 ans pour les
taxis (y compris wôrô-wôrô, banalisés, etc.), 7 ans pour les
minicars de 9 à 34 places (gbakas) et camionnettes jusqu’à 5
tonnes, 10 ans pour les cars de plus de 34 places et camions de plus
de 5 tonnes. Selon le gouvernement, cette mesure vise à réduire le
nombre d’accidents et la pollution de l’air. Le gouvernement
affirme également que cela permettrait de diminuer les tarifs du
transport et le nombre de garages implantés un peu partout : en
effet, ces véhicules importés arrivant dans un état de dégradation
avancé, ils ne peuvent pas être exploités très longtemps et
transforment nos villes en cimetières de voitures.
Par ailleurs, le
gouvernement a adopté un décret limitant la durée d’exploitation
des véhicules importés : 7 ans pour les taxis, 10 ans pour les
minicars, 20 ans pour les camions de plus de 5 tonnes. Il s’agit
principalement, selon le gouvernement, de protéger les usagers de ce
type de transports et de réduire les accidents en créant un service
de transport plus sûr, plus confortable, en lien avec les objectifs
de l’émergence. Une période de dix ans est accordée aux
propriétaires de véhicules déjà en circulation, le temps pour eux
de se mettre en conformité avec cette nouvelle règlementation.
Cependant, notre point de
vue est que toutes ces mesures n’apporteront pas la moindre
solution aux nombreux problèmes du transport. Leur objectif est
plutôt d’aider les riches importateurs à assurer leur chiffre
d’affaires, les grands propriétaires de véhicules à chasser du
marché les petits, et contribuer à l’enrichissement des proches
de nos gouvernants à qui sont confiés les nouveaux véhicules, tels
que les « Taxis Ivoire », promus par le groupe « G10 ». Ce groupe
procède à une vente à crédit aux citoyens qui n’ont pas les
moyens de s’acheter une voiture neuve, et auxquels ils vendent la
voiture trois fois le prix d’achat, avec une avance de 1,5 à 2
millions, et le reste à une modalité journalière discutée par les
deux entités. Aussi le projet de « Un citoyen, un véhicule » est
aux mains des syndicats et des structures comme la MATCA, elles-mêmes
sous le contrôle de ces mêmes politiciens capitalistes qui visent à
exploiter les jeunes en quête de travail en leur proposant un
système d’achat qui au final leur revient plus cher.
En outre, cette mesure
aura un impact sur le prix du transport, car les personnes pauvres se
débrouillant dans ce domaine vont se retrouver obligées d’augmenter
le prix en achetant des voitures neuves donc très chères, et c’est
la population qui va en souffrir, car ce gouvernement est très fort
en résolution de problèmes en bureau sans jamais les faire suivre
par des résolutions pratiques (interdiction des sachets plastiques,
réduction des mois de caution sur le loyer, etc.).
Pour nous, socialistes,
il faut avant tout revoir le fonctionnement de la SICTA, où se font
les visites techniques mais où aucune norme n’est respectée et où
« tout peut s’arranger ». Si les visites techniques se faisaient
correctement, pourquoi prendre ces mesures de limitation ? De même,
quand on sait que les permis sont en vente libre et que les contrôles
de police ne suivent aucune règle que l’humeur des policiers, dont
l’objectif est tout sauf de faire appliquer la loi, il ne faut pas
s’étonner du désordre !
Si le gouvernement était
sincère, si son but était de servir le peuple, il chercherait
d’abord à remettre de l’ordre dans le secteur du transport au
lieu de prendre des mesures qui privilégieront encore les riches au
détriment des pauvres.
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