mardi 20 mars 2018

CI : Rajeunissement du parc automobile

Une arnaque de plus ?


– camarade Fantôme

Le mercredi 6 décembre 2017, le gouvernement a adopté deux décrets au titre du ministère des Transports.

Le premier décret porte sur l’âge limite des véhicules d’occasion communément appelés « France au revoir » importés en Côte d’Ivoire : 5 ans pour les taxis (y compris wôrô-wôrô, banalisés, etc.), 7 ans pour les minicars de 9 à 34 places (gbakas) et camionnettes jusqu’à 5 tonnes, 10 ans pour les cars de plus de 34 places et camions de plus de 5 tonnes. Selon le gouvernement, cette mesure vise à réduire le nombre d’accidents et la pollution de l’air. Le gouvernement affirme également que cela permettrait de diminuer les tarifs du transport et le nombre de garages implantés un peu partout : en effet, ces véhicules importés arrivant dans un état de dégradation avancé, ils ne peuvent pas être exploités très longtemps et transforment nos villes en cimetières de voitures.

Par ailleurs, le gouvernement a adopté un décret limitant la durée d’exploitation des véhicules importés : 7 ans pour les taxis, 10 ans pour les minicars, 20 ans pour les camions de plus de 5 tonnes. Il s’agit principalement, selon le gouvernement, de protéger les usagers de ce type de transports et de réduire les accidents en créant un service de transport plus sûr, plus confortable, en lien avec les objectifs de l’émergence. Une période de dix ans est accordée aux propriétaires de véhicules déjà en circulation, le temps pour eux de se mettre en conformité avec cette nouvelle règlementation.

Cependant, notre point de vue est que toutes ces mesures n’apporteront pas la moindre solution aux nombreux problèmes du transport. Leur objectif est plutôt d’aider les riches importateurs à assurer leur chiffre d’affaires, les grands propriétaires de véhicules à chasser du marché les petits, et contribuer à l’enrichissement des proches de nos gouvernants à qui sont confiés les nouveaux véhicules, tels que les « Taxis Ivoire », promus par le groupe « G10 ». Ce groupe procède à une vente à crédit aux citoyens qui n’ont pas les moyens de s’acheter une voiture neuve, et auxquels ils vendent la voiture trois fois le prix d’achat, avec une avance de 1,5 à 2 millions, et le reste à une modalité journalière discutée par les deux entités. Aussi le projet de « Un citoyen, un véhicule » est aux mains des syndicats et des structures comme la MATCA, elles-mêmes sous le contrôle de ces mêmes politiciens capitalistes qui visent à exploiter les jeunes en quête de travail en leur proposant un système d’achat qui au final leur revient plus cher.

En outre, cette mesure aura un impact sur le prix du transport, car les personnes pauvres se débrouillant dans ce domaine vont se retrouver obligées d’augmenter le prix en achetant des voitures neuves donc très chères, et c’est la population qui va en souffrir, car ce gouvernement est très fort en résolution de problèmes en bureau sans jamais les faire suivre par des résolutions pratiques (interdiction des sachets plastiques, réduction des mois de caution sur le loyer, etc.).

Pour nous, socialistes, il faut avant tout revoir le fonctionnement de la SICTA, où se font les visites techniques mais où aucune norme n’est respectée et où « tout peut s’arranger ». Si les visites techniques se faisaient correctement, pourquoi prendre ces mesures de limitation ? De même, quand on sait que les permis sont en vente libre et que les contrôles de police ne suivent aucune règle que l’humeur des policiers, dont l’objectif est tout sauf de faire appliquer la loi, il ne faut pas s’étonner du désordre !


Si le gouvernement était sincère, si son but était de servir le peuple, il chercherait d’abord à remettre de l’ordre dans le secteur du transport au lieu de prendre des mesures qui privilégieront encore les riches au détriment des pauvres.

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