vendredi 30 mars 2018

Théorie : 1949 – La révolution chinoise


Le capitalisme et l'impérialisme ont été chassés du pays, mais le pouvoir politique est resté entre les mains d'un parti unique stalinien


En cette année (2009) du 60e anniversaire de la République populaire de Chine, le régime du Parti communiste chinois est particulièrement nerveux. Il dépend de plus en plus de campagnes de propagande prestigieuses, du style Jeux olympiques, pour s'assurer une certaine base de soutien ; en effet, malgré des décennies de croissance économique record, il est à présent confronté au mécontentement des travailleurs, des paysans et de la jeunesse.

Máo Tsé-Toūng (Mao Zedong), l'homme à la tête du Parti communiste chinois au moment de la fondation de la République populaire chinoise il y a 60 ans, a beau être crédité d'être le père fondateur de la nation, le point de vue officiel du régime actuel est que sa politique était une vision d'« ultragauche », qui a dû être « corrigée » par le retour à la loi du marché sous son successeur Tèng Hsiǎo-P'íng (Deng Xiaoping) en 1978. Pour en savoir plus sur la véritable histoire révolutionnaire de la Chine, nous devons tout d'abord nous pencher sur ses origines.



– analyse par notre camarade Vincent Kolo du groupe « Ouvrier chinois » (section chinoise du CIO), 2009

lundi 26 mars 2018

Théorie : Sortir du franc CFA


Oui, mais pour quoi faire ?


La politique monétaire est l’action par laquelle la Banque centrale agit sur l’offre de la monnaie dans le but de remplir son objectif triple : stabilité des taux d’intérêt, stabilité des prix (inflation), taux de change de la monnaie à l’extérieur. Il s’agit donc d’un outil important entre les mains des États pour réguler leur économie en fixant la valeur de l’argent : lorsque la valeur de change augmente, il est plus facile d’acheter des produits étrangers mais plus difficile de vendre, et vice- versa. De même, un taux d’intérêt (le « prix du crédit ») plus élevé décourage les emprunts et les investissements, un taux d’intérêt bas les encourage. Or, cet outil n’appartient pas à nos États.

– camarade Guide

vendredi 23 mars 2018

CI : Nouveau dispositif fiscal


Vigilance pour les travailleurs !


Initialement prévu pour entrer en vigueur cette année, le nouveau dispositif fiscal ivoirien, fortement contesté par le patronat, vient d’être suspendu par le gouvernement. Afin de financer son budget 2018 qui s’élève à 6723 milliards FCFA, le gouvernement ivoirien avait prévu de collecter 3406 milliards FCFA en recettes fiscales cette année, en hausse de 338 milliards FCFA par rapport à 2017. Cette hausse des prélèvements était censée servir à la réhabilitation des CHU et centres de santé régionaux. À cela s’ajoute l’objectif des autorités de suivre les recommandations du FMI en portant le taux de pression fiscale estimé à 16 % en 2016 à environ 20 % en 2019.

Conséquence, l’annexe fiscale à la loi de finances pour la gestion 2018, a eu un gout plutôt amer pour les entreprises ivoiriennes. Ainsi, la Fédération ivoirienne des PME menaçait de la fermeture de nombreuses entreprises, ce qui allait entrainer des pertes d’emploi. De son côté, le premier vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, Parfait Kouassi, s’était inquiété du fait que ce nouveau dispositif fiscal aurait pour finalité de faire fuir les entreprises, ou de les pousser à s’installer dans l’informel afin d’échapper à la pression fiscale.

Face à ces récriminations, les autorités ivoiriennes ont cherché à tempérer l’impact de ces mesures. « Les prélèvements que le secteur privé pointe du doigt améliorent en réalité la fiscalisation de certains secteurs jusque-là sous-fiscalisés. Mais en plus ils n’accroissent pas véritablement la pression fiscale ; celle-ci oscille toujours autour de 16 % du PIB, ce qui est en-deçà du critère de convergence communautaire en la matière », expliquait un conseiller d’État.

Le premier constat qui se dégage de cette situation est que notre gouvernement capitaliste a encore prouvé toute sa faiblesse et son manque de vision en se montrant incapable de fermeté face à ces patrons capricieux qui sont aux anges tant qu’ils peuvent exploiter leur personnel mais qui ne sont pas prêts à partager ce butin avec l’État censé redistribuer les richesses nationales. Notre gouvernement, toujours à la recherche d’un financement pour son budget, cherche à tirer l’argent partout où il peut le trouver, d’autant plus qu’il y est encouragé par ses maitres du FMI.

Mais nous ne devons pas nous laisser berner par la soi-disant préoccupation de nos dirigeants pour la santé des Ivoiriens. Tout le monde sait qu’un accroissement des rentrées financières signifiera avant tout des gains nets pour leur propre poche.

Nous assistons donc à une lutte entre patrons privés et « patrons publics » pour l’accaparement de cette manne produite par la sueur et le sang des travailleurs ivoiriens. Alors que c’est nous qui produisons ces richesses par notre travail, les voici qui tombent dans la poche de nos dirigeants ou de nos patrons, nationaux comme étrangers. Dans leur palabre, c’est toujours nous qu’on sacrifie. Les investissements annoncés par le gouvernement sont décidés à notre insu et échappent à notre contrôle, tout comme échappent à notre contrôle les bénéfices des entreprises des patrons obtenues par notre travail. En même temps aussi, l’État censé assurer un travail à tous reste impuissant devant le chantage des patrons qui finalement sont seuls maitres de décider qui aura un travail et qui n’en aura pas. Ces mêmes patrons qui feront payer à leur personnel (et à leurs clients) le manque à gagner des nouveaux impôts !

En tout état de cause, c’est une situation qui ne favorise en rien les travailleurs. Ni le gouvernement ni leurs employeurs ne militent en faveur de leurs intérêts : ils sont tous deux les faces de la même pièce qui est le capitalisme. La seule solution pour assurer le bonheur des travailleurs sera l’avènement d’un système où eux-mêmes seront aux commandes de l’économie pour pouvoir bénéficier du fruit de leur propre travail et décider comment l’investir, en fonction de leurs propres besoins et non des caprices des patrons.

mardi 20 mars 2018

CI : Rajeunissement du parc automobile

Une arnaque de plus ?


– camarade Fantôme

Le mercredi 6 décembre 2017, le gouvernement a adopté deux décrets au titre du ministère des Transports.

Le premier décret porte sur l’âge limite des véhicules d’occasion communément appelés « France au revoir » importés en Côte d’Ivoire : 5 ans pour les taxis (y compris wôrô-wôrô, banalisés, etc.), 7 ans pour les minicars de 9 à 34 places (gbakas) et camionnettes jusqu’à 5 tonnes, 10 ans pour les cars de plus de 34 places et camions de plus de 5 tonnes. Selon le gouvernement, cette mesure vise à réduire le nombre d’accidents et la pollution de l’air. Le gouvernement affirme également que cela permettrait de diminuer les tarifs du transport et le nombre de garages implantés un peu partout : en effet, ces véhicules importés arrivant dans un état de dégradation avancé, ils ne peuvent pas être exploités très longtemps et transforment nos villes en cimetières de voitures.

Par ailleurs, le gouvernement a adopté un décret limitant la durée d’exploitation des véhicules importés : 7 ans pour les taxis, 10 ans pour les minicars, 20 ans pour les camions de plus de 5 tonnes. Il s’agit principalement, selon le gouvernement, de protéger les usagers de ce type de transports et de réduire les accidents en créant un service de transport plus sûr, plus confortable, en lien avec les objectifs de l’émergence. Une période de dix ans est accordée aux propriétaires de véhicules déjà en circulation, le temps pour eux de se mettre en conformité avec cette nouvelle règlementation.

Cependant, notre point de vue est que toutes ces mesures n’apporteront pas la moindre solution aux nombreux problèmes du transport. Leur objectif est plutôt d’aider les riches importateurs à assurer leur chiffre d’affaires, les grands propriétaires de véhicules à chasser du marché les petits, et contribuer à l’enrichissement des proches de nos gouvernants à qui sont confiés les nouveaux véhicules, tels que les « Taxis Ivoire », promus par le groupe « G10 ». Ce groupe procède à une vente à crédit aux citoyens qui n’ont pas les moyens de s’acheter une voiture neuve, et auxquels ils vendent la voiture trois fois le prix d’achat, avec une avance de 1,5 à 2 millions, et le reste à une modalité journalière discutée par les deux entités. Aussi le projet de « Un citoyen, un véhicule » est aux mains des syndicats et des structures comme la MATCA, elles-mêmes sous le contrôle de ces mêmes politiciens capitalistes qui visent à exploiter les jeunes en quête de travail en leur proposant un système d’achat qui au final leur revient plus cher.

En outre, cette mesure aura un impact sur le prix du transport, car les personnes pauvres se débrouillant dans ce domaine vont se retrouver obligées d’augmenter le prix en achetant des voitures neuves donc très chères, et c’est la population qui va en souffrir, car ce gouvernement est très fort en résolution de problèmes en bureau sans jamais les faire suivre par des résolutions pratiques (interdiction des sachets plastiques, réduction des mois de caution sur le loyer, etc.).

Pour nous, socialistes, il faut avant tout revoir le fonctionnement de la SICTA, où se font les visites techniques mais où aucune norme n’est respectée et où « tout peut s’arranger ». Si les visites techniques se faisaient correctement, pourquoi prendre ces mesures de limitation ? De même, quand on sait que les permis sont en vente libre et que les contrôles de police ne suivent aucune règle que l’humeur des policiers, dont l’objectif est tout sauf de faire appliquer la loi, il ne faut pas s’étonner du désordre !


Si le gouvernement était sincère, si son but était de servir le peuple, il chercherait d’abord à remettre de l’ordre dans le secteur du transport au lieu de prendre des mesures qui privilégieront encore les riches au détriment des pauvres.

mardi 6 mars 2018

CI : Mort du petit Bouba

Un assassin qui fait pitié !


La mort du petit Bouba a à juste titre déchainé les passions. On ne peut évidemment rester insensible face à une telle injustice, une telle abomination.
Nous voulons cependant relever que pour nous, l'assassin, qui a commis la faute et qui doit évidemment être puni pour cela, est lui aussi une victime. Ce pauvre bijoutier fait franchement pitié quand on le regarde. Notre société est en effet tombée bien bas, pour que des gens soient si désespérés qu'ils sont prêts à tuer les enfants des gens dans l'espoir de devenir riches. Aujourd'hui, comme après chaque tuerie dans un lycée aux États-Unis ou chaque acte terroriste dans le métro à Bingué, l'heure est au « plus jamais ça ». Pourtant, si nous voulons que de tels crimes cessent de se reproduire, il nous faut véritablement nous interroger sur les raisons qui ont poussé Sagno Étienne à commettre son geste. Sinon, ça recommencera fatalement, c'est évident. Ça a déjà recommencé, d'ailleurs, puisque deux jours après la marche pour Bouba, on annonce le meurtre de l'élève Glahou Edmond Chanceline à M'Bahiakro, retrouvée égorgée dans l'enceinte de la prison civile !
Car nos politiciens ont beau se mêler de faire des discours et de participer à la marche de solidarité à Angré, c'est bien leur politique qui est responsable de la mort de Bouba et de centaines d'autres enfants dans notre pays chaque année, assassinés pour crimes rituels ou abandonnés dès la naissance par leurs parents. Que Sagno ait agi pour son propre compte ou pour le compte d'un riche politicien resté dans l'ombre, il est clair qu'il a été mu par sa pauvreté, par son désespoir, par son aliénation, par son ignorance. Bijoutier, artisan, tu as saigné pour te former, ouvrir ton petit commerce, payer ton loyer, tes outils et tes matières premières, mais ça ne marche pas. Tu as quitté ton pays en te disant qu'arrivé à Babi, tu gagnerais ta vie. Mais il n'y a pas client oh ! Il n'y a pas client, parce que la vie est chère, parce que les fonctionnaires n'ont pas reçu leur salaire, parce que nos concitoyens se font racketter chaque jour par les policiers, par les gnambros, par les Coges, par la CIE et les péages. Peut-être espérais-tu toi aussi trouver un jour un emploi digne dans une entreprise, mais tout le monde sait qu'il n'y a pas travail dans le pays, donc tu as lancé ton commerce, en te disant qu'un peu – un peu, ça va aller. Sauf que ça ne va pas.
Nous vivons dans une culture du sacrifice. Une culture où on accepte que rien ne va dans ce pays, une culture où on ne cherche pas à comprendre pourquoi certains sont riches tandis que d'autres sont pauvres. On pense que l'argent tombe du ciel, et on prie pour avoir l'argent, comme d'autres prient pour avoir un travail, un mari ou un enfant. Sauf que l'argent n'a pas été créé par Dieu, mais par l'homme ! L'argent circule en raison de lois économiques qui sont le résultat de l'activité humaine. Des lois que les masses ignorent parce qu'elle sont inéduquées et que les soi-disant spécialistes de l'économie et de la politique font tout pour leur embrouiller leur cerveau.
Alors on se rend chez n'importe quel féticheur, qu'il soit animiste, chrétien ou musulman, qu'il porte le nom de marabout, pasteur ou imam, autant de charlatans qui t'annoncent que le sacrifice est bon. On n'a rien sans rien, n'est-ce pas ? Comme si le fait de se priver de nourriture pendant trois jours allait te faire gagner un travail ! Tu penses vraiment que le patron regarde ce qu'il y a dans ton ventre pour savoir s'il va te donner un boulot ? Comme si le fait de lâcher un billet mauve à l'église allait te permettre de rencontrer l'homme ou la femme de tes rêves ! Quand toi-même tu as l'esprit vide. Mais quand on accepte que le sacrifice d'un repas, d'un billet, d'un verre d'alcool ou d'un poulet peut nous apporter, il n'y a finalement plus qu'un pas à faire avant de passer au sacrifice ultime, celui de l'homme ! La reine Pokou n'a-t-elle pas elle aussi tué son propre enfant pour franchir le fleuve Comoé ?
Curieusement, tous ces apprentis sorciers qui conseillent de tuer son prochain ne sont jamais inquiétés. Ces marabouts qui peuvent faire pleuvoir les millions sur leurs adeptes vivent eux-mêmes dans des baraques dans des quartiers précaires. Alors, qui a commis le crime ? Le pauvre être désespéré, ou son conseiller ?
Mes frères, mes sœurs, réveillons-nous ! C'est la lutte seule qui nous permettra de garantir pour tous un mieux-être et un juste repartage des richesses qui nous sont volées chaque jour !
« Plus jamais ça ! », cela veut dire un travail digne pour tous, des formations et des crédits financés par l'État pour les artisans et les petits commerçants, un système d'enseignement de qualité pour nous faire sortir des superstitions, une mise au pas de tous ces soi-disant chefs religieux, féticheurs, magiciens et autres prophètes autoproclamés, et toutes autres mesures sociales pour faire sortir le peuple de la misère. Pour ne plus que quiconque ait jamais une raison de porter la main à son voisin dans l'espoir d'en tirer un avantage personnel tandis que la masse souffre et continuera à souffrir si nous ne nous organisons pas dans un même mouvement large pour dire non à cette politique capitaliste qui affame le peuple, le pousse au désespoir et l'encourage aux crimes les plus sordides.
Yako à la famille de l'enfant tué.
Yako à la famille du tueur.
Yako à tous les Ivoiriens et Africains qui sont les victimes psychologiques des féticheurs et autres charlatans mystiques et religieux, vendeurs d'illusions nocives, poussés vers eux par nos politiciens escrocs et voleurs et par le système capitaliste qui nous détruit au quotidien.