mercredi 12 octobre 2016

Afrique : Crise électorale au Gabon

Bongo vs. Ping : quelle alternative à la mascarade ?


La crise électorale qui secoue le Gabon menace encore de faire des victimes. Le président en exercice, Ali Bongo, a été maintenu à son poste par la Cour constitutionnelle pour un nouveau mandat de sept ans. Son opposant, Jean Ping, affirme de son côté que la victoire électorale lui a été volée et appelle ses partisans à une « résistance active ».

Cette situation a suscité divers débats passionnés en Afrique. D'un côté, ceux qui accusent Bongo de « vouloir coute que coute se maintenir au pouvoir comme tous ces dirigeants africains ». De l'autre, ceux qui accusent Ping d'être un agent à la solde de la France, qui chercherait, à travers lui, à assurer ses propres intérêts au Gabon, quand bien même cela pourrait déstabiliser le pays.

Dans tous les cas, cette analyse est fortement influencée par la notion selon laquelle la crise gabonaise ne serait qu'une répétition de la crise ivoirienne, avec Bongo dans le rôle de Gbagbo et Ping dans le rôle de Ouattara. Mais qu'en est-il vraiment ? Et quelle doit être l'attitude du peuple gabonais face à cette crise ?


Le Gabon : un pays sous-développé

Considérons tout d'abord le Gabon. Petit pays d'Afrique centrale, au territoire à grande partie couvert de forêts, dont la capitale Libreville, qui concentre la moitié des habitants du pays, compte un peu plus d'un million d'habitants. Le Gabon possède pour richesses naturelles le bois, le manganèse (deuxième producteur mondial après l'Afrique du Sud), le fer et surtout le pétrole, qui représente à lui seul 80 % des exportations du pays. La majorité de ses exportations va au Japon, à l'Australie et à l'Inde. Le Gabon importe 60 % de ses produits alimentaires et autres biens de consommation. La plupart de ces importations viennent de France, Chine, Belgique et États-Unis. La majorité des entreprises présentes dans le pays, dont notamment les entreprises pétrolières, sont des groupes français. On estime d'ailleurs à plus de 10 000 le nombre de citoyens français vivant ou travaillant au Gabon !

À part la capitale, le Gabon est un pays très peu développé. L'agriculture ne compte que pour 3 % du PIB, même si elle emploie 60 % de la population. On n'y trouve donc que très peu de grandes plantations commerciales. La plupart des champs sont des cultures de subsistance pratiquées en brousse par une population isolée dans la forêt.

Seules 2 % des voies sont bitumées et en bon état. La deuxième plus grande ville du pays, Port-Gentil, qui est aussi le principal port du pays, n'est même pas reliée à la capitale par la route (il faut prendre l'avion ou le bateau). La plupart des grumes des arbres abattus dans la forêt arrivent à Port-Gentil en flottant sur le fleuve Ogooué. L'axe de transport principal est le chemin de fer transgabonais, qui traverse le pays de part en part.

Le Gabon vu du ciel : un pays recouvert par une forêt dense
et dépourvu de voies de communication

Le Gabon a acquis une réputation de « pays pétrolier » tout au long des années '70 et '80. Il s'agit essentiellement d'une manne qui profite à l'État et notamment aux cadres et fonctionnaires, et qui a permis la mise en place de services publics relativement performants, notamment au niveau de l'éducation qui a permis d'atteindre le taux de 85 % d'alphabétisation. Mais ces richesses ne participent à développer le pays, notamment au niveau des infrastructures. Le pays reste également extrêmement dépendant de la conjoncture internationale, notamment des cours du pétrole, ce qui donne aux multinationales pétrolières la possibilité de jouer un rôle prépondérant dans la politique de ce pays.

Depuis son arrivée au pouvoir, Ali Bongo, ancien ministre de la Défense et fils du président précédent, Omar Bongo, a décidé de se lancer dans un plan de diversification de l'économie du pays, afin de sortir du tout au pétrole. C'est le plan « Gabon émergent ». Il entend faire cela par une politique d'attraction des investisseurs privés étrangers. L'accession de Bongo au pouvoir en 2009 a été fort critiquée. On l'accuse d'avoir cadenassé tous les leviers de l'État en y plaçant des hommes à sa solde. De manière générale, l'État est largement perçu comme étant une machine à la solde de la famille Bongo et de ses proches qui prélèvent chacun « leur commission » sur les revenus du pétrole. Bongo est un pur produit de la Françafrique : il est propriétaire de plusieurs résidences et hôtels de luxe en France, a été fait « grand officier de la Légion d'honneur » par Nicolas Sarkozy, qui l'a également beaucoup soutenu pour les élections de 2009.

Jean Ping, quant à lui, est un ancien ministre des Affaires étrangères du Gabon, président de l'Assemblée générale des Nations-Unies et président de l'Union africaine, président de l'OPEP, grand médiateur international détaché par le président Omar Bongo dans le cadre de résolution de diverses crises en Afrique centrale. Lui aussi « Grand officier de la Légion d'honneur » française, il a également épousé une des filles d'Omar Bongo.

Dans le face à face entre ces deux candidats aux élections, qui revendiquent chacun leur victoire, beaucoup de gens tirent la conclusion hâtive que la crise au Gabon n'est qu'une répétition de la crise en Côte d'Ivoire. Pourtant, comme on le voit, le Gabon est loin d'être la Côte d'Ivoire ! Et Bongo est loin d'être Gbagbo…

L'économie minière du Gabon : pétrole et bois

Spécificités de la crise ivoirienne

L'économie de la Côte d'Ivoire est infiniment plus développée que celle du Gabon. Au sens où la Côte d'Ivoire dispose d'un véritable tissu industriel qui ne fait que se développer, et est un pays où l'agriculture, pleinement intégrée au marché capitaliste mondial, fait réellement vivre une grande partie de la population. La Côte d'Ivoire dispose d'infrastructures et produit plus d'électricité que ce qu'elle n'en consomme, ce qui lui permet d'en exporter.

Ce développement économique fait que l'économie ivoirienne est une économie à laquelle participe un grand nombre d'acteurs, dont de nombreux Ivoiriens. Au Gabon au contraire, l'exploitation des ressources naturelles est du fait d'un petit nombre de multinationales étrangères, françaises ou chinoises. La classe dirigeante gabonaise ne participe à l'exploitation de ces matières premières bien souvent qu'en tant que « commissionnaire », c'est-à-dire qu'elle se contente de laisser des groupes étrangers investir et de se servir au passage, par le biais de son État.

Du fait de son développement économique, il existe en Côte d'Ivoire une véritable bourgeoisie nationale, désireuse de s'envoler de ses propres ailes en investissant elle-même dans l'économie de son pays. Cela suppose, de son point de vue, de s'affranchir de la tutelle étrangère et notamment française, afin de libérer les marchés et, via le contrôle de l'État, mettre en place les conditions permettant de développer encore plus cette bourgeoisie nationale (d'où les débats autour de la « préférence nationale » pour l'attribution des marchés publics ou concernant les subventions étatiques aux entreprises dirigées par des nationaux, etc.). C'est ainsi qu'une partie de cette bourgeoisie s'est regroupée derrière le FPI, en tant qu'outil de lutte pour les intérêts de cette couche de la société.

Du point de vue de la bourgeoisie ivoirienne, il s'agissait de mener un véritable combat pour son émancipation économique et politique. La réaction de l'impérialisme occidental et notamment français a de plus poussé une partie de cette bourgeoisie en lutte à adopter des méthodes de lutte révolutionnaire. Mais ces méthodes et la rhétorique adoptées étaient forcément limitées du fait de la nature profondément bourgeoise ou petite-bourgeoise des principaux animateurs de la révolution ivoirienne. 

En effet, si la bourgeoisie était prête à mobiliser le prolétariat et la paysannerie pour sa révolution, à aucun moment elle n'était prête à donner le pouvoir à ce même peuple. Pour la bourgeoisie « radicale » du FPI, tous les syndicats, agoras, etc. devaient être fermement ancrés derrière elle ; aucune autonomie n'était tolérée de la part du mouvement prolétarien. Cela, afin d'éviter que la révolution « bourgeoise » n'échappe au contrôle de la bourgeoisie et ne se mue en une authentique révolution prolétarienne et socialiste – la seule révolution capable de donner une indépendance véritable à la Côte d'Ivoire et à l'Afrique. 

La révolution nationale ivoirienne se battait donc contre l'impérialisme avec un bras attaché dans le dos. Il faut d'ailleurs ajouter que la bourgeoisie nationale n'était pas unanime derrière le FPI, et que, parmi les acteurs qui suivaient le FPI, l'unanimité n'a pas pu être obtenue non plus en faveur de la politique de l'aile dure du FPI adoptée dans les derniers stades de la lutte. Divisions dans le camp national, mouvements prolétariens sous tutelle et discours cadenassés pour empêcher toute remise en question des leaders et des objectifs autoproclamés de la révolution… Voilà ce qui explique la débâcle de 2011. 


[Voir nos autres articles sur notre analyse de la gestion du pouvoir par le FPI et de la révolution ivoirienne : 
– Procès de Gbagbo à la Haye : quelles leçons en tirer ? (cliquer ici)
– Les origines du FPI et la crise actuelle (cliquer ici)
– Blé Goudé : un opportuniste petit-bourgeois à La Haye (cliquer ici)
– Laurent Gbagbo : leçons pour l'avenir (cliquer ici)]

Laurent et Simone Gbagbo ont toujours joué un rôle d'opposants et sont 
arrivés au pouvoir par leurs propres forces. Animés par un idéal (utopiste)
de « révolution nationale » d'inspiration maoïste, ils ont, toute leur vie, été 
combattus par l'impérialisme. …Et Bongo ?

Bongo et Ping, deux pions parmi d'autres

Mais au Gabon, une telle bourgeoisie « révolutionnaire » n'existe pas. La classe dirigeante gabonaise n'a jamais cherché à investir dans l'économie de son pays. De ce fait, ses intérêts économiques sont purement liés à la continuation de la politique de la « mangeoire ». Elle n'a pas le poids économique nécessaire pour entamer la moindre lutte pour son indépendance, et d'ailleurs, elle ne le désire pas.

Ali Bongo ne représente donc absolument pas le même type de politicien que Laurent Gbagbo. Gbagbo était un opposant historique, formé à l'école de l'extrême-gauche stalinienne, qui a lutté toute sa vie pour se faire un nom, organiser un parti de lutte (même si cette lutte était limitée par son horizon bourgeois) et finalement, parvenir au pouvoir à la tête d'un large mouvement populaire. Gbagbo n'a jamais reçu le moindre soutien de l'impérialisme, en tout cas pas de l'impérialisme occidental. Sitôt arrivé au pouvoir, dans le camp impérialiste, un consensus s'est fait autour de sa personne : il fallait le dégager coute que coute. Très vite, Gbagbo s'est retrouvé contraint à faire d'importantes concessions pour tenter de amadouer l'impérialisme, en vain.

Bongo, lui, est un enfant du sérail, fils de l'ancien président, qui avait déjà placé ses pions avant même de commencer à envisager la présidence. Il est arrivé au pouvoir entièrement soutenu par l'impérialisme français. Sa politique de diversification de l'économie gabonaise vise avant tout à renforcer la base de revenus de l'État duquel il tire son propre gagne-pain. Même si cette politique permettrait de renforcer le pouvoir économique de la bourgeoise gabonaise, ce n'est pas son objectif principal. De même, lorsque Bongo a déclaré récemment vouloir renégocier les contrats pétroliers avec certaines entreprises françaises, ce n'est pas dans une optique de « souveraineté nationale », mais surtout afin de se réserver une marge de manœuvre pour vendre son pétrole au plus offrant (aux États-Unis, à la Chine, au Maroc…) et d'assurer une hausse de revenus pour sa « mangeoire » personnelle. Sans compter que la baisse subite des cours du pétrole cette année à dû forcément mettre à mal ses rentrées financières.

Ainsi, il est tout à fait erroné, comme le font certains « panafricanistes », de vouloir comparer Bongo à Gbagbo. Il s'agit de deux individus de nature tout à fait différente.

Nos amis « panafricanistes », tirant des parallèles avec la crise ivoirienne, considèrent que Ping, tout comme Ouattara, serait soutenu par une large coalition impérialiste occidentale dont le but est de l'assoir coute que coute dans le futur présidentiel. Or, rien n'est moins vrai. En pleine crise électorale, Ali Bongo a encore reçu un prix du gouvernement états-unien. Il peut également compter sur le soutien du roi du Maroc et sur celui de Paul Biya. Par contre, le président équato-guinéen, dont nos « panafricanistes » disent toujours tant de bien, soutient Ping. Au sein des différents pays, il n'y a pas d'unanimité non plus. Ainsi, le président ivoirien Ouattara a limogé son conseiller pro-Ping : le magazine Jeune Afrique y voit un signe de soutien à Bongo. François Hollande a refusé de prendre parti pour l'un ou l'autre candidat. Lorsque la direction du Parti socialiste a pris position pour Ping, elle s'est fait rappeler à l'ordre. Même si Sarkozy continue à soutenir Bongo, la droite française est elle aussi sans doute partagée quant au candidat à soutenir.

Aujourd'hui, Ping, qui appelle toujours à une intervention de la « communauté internationale » et à une « résistance active » de la part de la population, révélait qu'il ne s'était présenté que parce qu'on lui avait « fait croire que cette fois-ci serait la bonne », mais qu'il se sentait déçu par rapport à ses soutiens. Ainsi, lorsque les journalistes de RFI lui demandent : « Pourrait-on dire que vous avez été à un moment donné ou que vous êtes aujourd’hui – pardonnez-moi l’expression – le « dindon de la farce » ? », Ping répond : « Vous pouvez employer tous les mots que vous voulez... Nous savons simplement que la direction qu’on nous a demandé de prendre n’était pas la bonne. Nous avons fait ce qu’on nous demandait de faire. Aux autres de faire ce qu’ils ont promis de faire. » (pour lire cette interview en intégralité, cliquer ici)

Parmi l'impérialisme donc, chaque groupement d'hommes politiques et de grands patrons des différents pays soutient le candidat qui lui tient le plus à cœur pour ses propres intérêts, sans qu'on ne voie le moindre consensus émerger. D'autres sont neutres et se contentent d'appeler au fameux recomptage des voix. On est bien loin de la dure réalité de la crise ivoirienne. Où sont les casques bleus ? Où est la rébellion ? Où est le blocus économique ? Où sont les gels des avoirs ? Au Gabon, nous sommes tout simplement en présence de deux camps dont la politique économique et la nature sociale ne diffère nullement, ayant chacun leurs propres soutiens étrangers. Il n'y a ici pas la moindre affaire de souveraineté nationale ou de lutte pour l'indépendance. Il s'agit tout simplement de la politique africaine « habituelle » dans tout ce qu'elle a de plus sale et de plus médiocre.

C'est beau, la famille…

À quoi bon mourir pour Ping ?

Que veut l'impérialisme ? S'assurer que ces investissements dans les pays africains lui rapportent. Comment ces investissements lui rapportent-ils ? C'est parce qu'il s'agit de machines, équipements, bâtiments, terrains… sur lesquels travaillent des ouvriers africains. On comprend donc que la dernière chose que désire l'impérialisme est de déstabiliser le pays. Une intervention militaire est extrêmement couteuse : en termes de fonds, en termes d'hommes, en termes d'opinion publique, et en termes de profits perdus pendant le temps que durent les combats. Une intervention comme on l'a vu en Côte d'Ivoire ne pouvait être justifiée que par le désir de dégager un régime qui non seulement remettait en question ouvertement l'hégémonie impérialiste mais qui, surtout, avait encouragé les masses à la révolte – des masses qui faisaient leur éducation politique et étaient réellement impliquées dans le processus révolutionnaire ; cette révolte menaçant de s'étendre au reste du continent. L'intervention en Côte d'Ivoire se passait également dans un contexte radicalement différent du monde actuel, où les populations d'Occident et d'ailleurs commencent à s'éveiller politiquement, où la crise frappe le budget des États et où l'Occident n'est plus seul en tant que bloc impérialiste.

Il n'y a en fait, à l'heure actuelle, aucune raison pour l'impérialisme d'intervenir au Gabon.

Pourquoi mourir pour Ping alors ? Il est évident que beaucoup de Gabonais ont voté pour Ping, le soutiennent et sont même prêts à mourir pour le faire élire. Mais s'agit-il vraiment d'un soutien à Ping en tant que tel ? Nous ne le pensons pas. Pour nous, le soutien à Ping est essentiellement alimenté par le même désir de changement qui fait vibrer de plus en plus de peuples dans le monde, des États-Unis à Hong-Kong en passant par le Burkina. Selon le discours officiel qui promeut la démocratie bourgeoise comme le meilleur régime politique qui soit, il est bon que les dirigeants sachent qu'au cas où ils n'auraient pas accompli leurs promesses pendant leur mandat, ils peuvent être démis de leurs fonctions par le peuple. L'idée donc est que, même si Ping n'est pas foncièrement meilleur que Bongo, cela vaut la peine de tout faire pour chasser Bongo, car Ping une fois installé, saura qu'il sera redevable au peuple et devra donc faire attention à ce qu'il fait. C'est le même discours qui animait le mouvement qui a chassé Abdoulaye Wade du Sénégal. Cependant, quand bien même Ping arriverait à la tête du pays empli de bonnes intentions, il est peu probable qu'il puisse mener une politique différente de celle de Bongo (quand bien même il le voudrait), vu que l'économie du pays reste totalement dépendante de la volonté des différents groupes capitalistes étrangers. Soutenir Ping coute que coute « pour faire dégager Bongo », il s'agit d'un raccourci politique qui ne nous garantit aucunement un mieux-être pour les masses ni le moindre regain d'indépendance.

D'un autre côté, Ping, s'il s'obstine à jouer la carte populaire, risque de s'engager dans un jeu très dangereux. Car cela risquerait de donner confiance à ces couches en leur propre pouvoir. Ping qui appelle à la grève et à des opérations villes mortes ? Ping, populiste qui harangue les foules ? Cela voudrait dire endosser le costume de Laurent Gbagbo ! Et donc se voir de plus en plus critiqué par ses riches parrains étrangers.

Ping pourra peut-être soulever encore quelques foules afin de faire parler encore un peu de lui et « repartir la tête haute », mais en réalité il n'est pas prêt ! Ping n'a pas le moindre désir de se hisser à la tête d'un mouvement populaire : ce serait encore plus dangereux pour sa carrière politique que toutes les manigances de Bongo pour rester au pouvoir. Il est en fait beaucoup plus probable que Ping lâchera l'affaire de lui-même pour s'en aller retrouver un siège quelque part à l'ONU.

Jean Ping, opposant en costume-cravate !

Quelle alternative à toute cette mascarade ?

Même si le Gabon reste un pays sous-développé, il peut se targuer d'avoir une élite bien éduquée, une importante fonction publique et une population au niveau de vie relativement élevé. D'autre part, quand bien même les ressources naturelles ne sont pas exploitées par la bourgeoisie gabonaise, elles le sont bien par les ouvriers gabonais ! 

Les syndicats du Gabon ont déjà montré leur combativité à de nombreuses reprises ces derniers temps, faisant régulièrement parler d'eux dans la presse internationale. On a vu cette année des grèves à la fonction publique, dans le pétrole, dans les télécommunications… 

Au lieu de soutenir des opportunistes affairistes comme les Ping ou des piliers de la mangeoire étatique comme Bongo qui n'ont aucun désir de mener le moindre mouvement sérieux, les syndicats gabonais devraient tout faire pour assurer une présence parmi les travailleurs de la fonction publique, des ports, du rail, du pétrole et des mines et unifier ces différentes forces dans une même plateforme de lutte entièrement indépendante des aventuriers, de la bourgeoisie et de l'impérialisme. Une telle union de lutte prolétarienne ne pourra être accomplie qu'en intégrant au mouvement l'ensemble des travailleurs du Gabon, y compris les étrangers. Au Gabon comme ailleurs, il faut créer un parti politique prolétarien, armé d'un programme socialiste, capable de contester les élections et de soulever les masses populaires du Gabon pour chasser Bongo et son clan une bonne fois pour toutes.

Marche des syndicats des enseignants au Gabon pour réclamer la revalorisation
 salariale et la régularisation des enseignants « stagiaires »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire