mercredi 21 septembre 2016

CI : Banque des militants du RDR

Un milliard de francs pour accentuer la division et consolider le pouvoir ?




Depuis quelque temps, le RD (parti dont Ouattara est toujours président malgré que cela lui soit interdit par la loi) annonce avoir obtenu la bagatelle d'un milliard pour lancer une banque destinée à ses seuls militants. Histoire de pouvoir les faire taire un peu ?

camarade Gbalégnali

Pour la petite histoire, il y a quelques mois, des voix s'élevaient à la rue Lepic où il ne se passait plus de jour sans qu'une réunion ne finisse dans la bagarre. Les cadres de ce parti ont maintes fois tenté d'étouffer l'affaire, qui a tout de même fini par se retrouver sur la place publique. Et nous avons tous pu nous convaincre de la gravité de la situation, surtout après la sortie de M. Amadou Gon, ministre d'État, secrétaire général de la présidence de la République et secrétaire général du RDR. Ce jour là, l'enfant de Korhogo, au cours d'une réunion tenue avec les autres cadres du parti, n'y est pas allé du dos de la cuiller pour interpeler ses lieutenants sur le risque qu'ils couraient s'ils ne procédaient pas immédiatement à une levée de fonds pour améliorer le quotidien de leurs militants.

Tellement les cris de détresse de ceux qui ont constitué leur chair à canon sur le difficile chemin de leur accession au pouvoir avaient atteint les cercles les plus fermés du pouvoir. Il avait même lancé cette menace : « Si nous ne faisons pas vite, ce sera la catastrophe ». Eh bien, cet appel semble avoir eu un écho favorable, monsieur le secrétaire général : un milliard de nos francs en si peu de temps !

Même si on ne devrait pas s'étonner que ces fonds sont arrivés si rapidement, quand on sait que les cadres de ce parti, au delà des postes stratégiques de l'administration publique (DG des douanes, de la LONACI, du port autonome de San-Pedro, etc.), sont également détenteurs d'actions dans plusieurs entreprises privées quand celles-ci ne leur appartiennent pas entièrement (Snedai, Celpaid, HETEC, Agitel Formation, SMI, SNBTP, etc.), il convient cependant de se demander si effectivement cette banque nous évitera la catastrophe que prédisait Amadou Gon ?

En effet, souvenez-vous, il y a seulement six ans que nos dirigeants actuels promettaient cinq universités publiques en cinq ans, cinq CHU en cinq ans, la couverture maladie sectorielle, deux-cent-mille emplois par an pendant cinq ans, l'accouchement gratuit… À l'arrivée, le résultat est connu de tous, même s'il est risqué d'en parler publiquement ! Notre président détient le record des chefs d'État ayant le plus grand nombre d'adversaires politiques en prison, le cout de la vie est devenu plus cher qu'il ne l'était lorsque Ouattara se présentait comme une « solution » (la boule d'attiéké de 50 Fr est passée à 200 Fr) et la seule explication à cela serait que l'hévéa a remplacé le manioc sur les terres cultivables, pendant que toutes les ressources du pays sont louées aux copains affairistes… ce n'est pas moi qui est inventé le fameux concept de « contrat de gré à gré » !

Qui se souvient des promesses de campagne du candidat
Alassane Ouattara ?

Tout le monde se plaint. Même ceux à qui il avait été promis de se voir construire des usines même dans les chambres à coucher ne peuvent plus se contenir tellement la désillusion est devenue insupportable. Dans ces conditions, on peut s'inquiéter avec Amadou Gon, parce que la catastrophe semble effectivement inévitable.

Et c'est justement ces militants qui constituent sa base électorale que le RDR veut continuer à faire rêver. D'où l'idée d'une banque des militants. Mais croyez-moi, les militants du RDR ne sont pas tous naïfs. Beaucoup savent même mieux que moi combien ils ont perdu dans vos aventures ambigües. Ils ne semblent plus disposés à mouiller le maillot juste pour le bien-être d'un petit groupe. D'ailleurs, pourquoi l'argent du contribuable que vous utilisez comme bon vous semble pour votre plaisir devrait, pour eux, les militants, constituer des prêts ? On nous parle de montants allant jusqu'à 200.000 francs : quel critère sera employé pour le choix des bénéficiaires ? L'ancienneté dans le parti, ou les moyens dépensés pendant la conquête du pouvoir ?

Toutes ces interrogations, pour dire que cette banque vise à diviser davantage les Ivoiriens et même les militants RHDP et RDR entre eux. Pour notre part, les Ivoiriens ont à présent en commun le prix élevé de la facture d'électricité, le cout élevé du loyer (surtout à Abidjan), le non équipement des centres de santé publique, le faible revenu des ménages, la cherté de l'école, des transports défaillants et chers… Soyons donc plus regardants sur ce qui nous touche tous de plus près !


vendredi 16 septembre 2016

Théorie : Causes historique du sous-développement de l'Afrique (1)

Première partie : Sur les traces de l'Afrique ancienne


Kumasi, capitale de l'Ashanti (actuel Ghana)

On entend souvent çà et là, de la bouche de Noirs comme de Blancs, que « les Blancs ont toujours été plus intelligents », « Nous les Noirs sommes idiots, bêtes et méchants », etc., et c'est ce qui expliquerait la situation marginalisée et arriérée de nos pays africains. D'ailleurs, ces propos ont encore été tenus en public par une candidate au concours miss Congo , provoquant l'indignation de ses compatriotes qui ont appelé au boycott de la miss : « Nous le savons, ce n’est pas un sujet tabou : l’homme blanc est plus intelligent que l’homme noir ». Elle a ensuite voulu rectifier le tir en déclarant : « Les Blancs ont été plus rusés que nous, ce qui leur a permis de nous coloniser et de dessiner la carte de l’Afrique ». Et de telles affirmations sont partagées par beaucoup de Noirs un peu partout dans le monde. Comment expliquer alors que l'Occident soit si en avance et l'Afrique si en retard ? Pour répondre à cette question, il faut se tourner non pas vers la « psychologie » ou la « sociologie », mais vers l'étude des faits historiques et géographiques.

camarade Konan


lundi 12 septembre 2016

CI : Nouvelle constitution

Pour qui et pour quoi faire ?


– camarades Pipao et Gbalégnali

La rédaction d’une nouvelle constitution était l’une des promesses du président Alassane Ouattara. Mais ce n’est qu’une fois réélu pour un deuxième et dernier mandat que celui-ci a indiqué son chronogramme : le référendum constitutionnel vers octobre, couplé aux élections législatives. L’objectif serait de promouvoir une « Côte d’Ivoire nouvelle ». Outre la clarification de l’éligibilité, sont envisagés la création d’un poste de vice-président, d’un sénat et la suppression du poste de Premier ministre en  plus de l’établissement de calendriers électoraux.

Le président a nommé un comité d’experts chargé de mener la réflexion sur le dit projet. Outre ces spécialistes, on consultera aussi les chefs traditionnels, les associations reconnues de jeunes et de femmes ainsi que certains partis d’opposition. Mais c’est une fin de non-recevoir qu’apportent 23 partis qui se sont regroupés pour dénoncer ce projet de nouvelle constitution qu’ils jugent « antidémocratique, illégal et illégitime ».

Sur la forme d’abord, la méthode est entièrement remise en cause car le projet, dont la rédaction se fera par ces experts, sera ensuite soumis pour approbation au conseil du gouvernement puis à l’assemblée nationale bien avant le référendum prévu. De plus, le temps laissé au débat avant le vote est très court. On se demande donc à quoi doit servir l’avis populaire si ce n’est à permettre de poser un vernis soi-disant démocratique sur le projet.

Sur le fond ensuite, la nomination d’un vice-président par le chef de l’État est qualifiée de dérive monarchique pour un régime soucieux d’assurer sa « succession ». Idem concernant le projet de sénat dont  un tiers des membres seraient nommés par le président lui-même. 

Pour nous, socialistes révolutionnaires, le problème n’est pas la constitution mais bien la forme de la société dans laquelle nous vivons : la société capitaliste avec son État bourgeois. 

Selon les griots du capitalisme, c’est normal que la majorité de la population vive dans la misère et la minorité dirigeante baigne dans un luxe insolent. Dans le capitalisme, tous les moyens dont dispose le pays sont mis au service de la classe dirigeante tandis que la majorité du peuple lutte pour la survie. Et d’où viennent les richesses de la classe capitaliste ? Du fait qu’elle est seule propriétaire de tous les grands moyens de production : machines, moyens de transport, grandes plantations, banques… ce qui lui permet de s’enrichir grâce au fruit de notre travail. Ce n’est pas un papier qui changera cet état de fait !

Nous voyons d’ailleurs chaque jour le gouvernement voter de nouvelles lois qu’il ne respecte pas lui-même. Pourquoi ce paradoxe ? Parce que l’État échappe à tout contrôle citoyen. Le problème n’est donc pas ce qui va changer dans la loi fondamentale, mais à quel intérêt obéit ce changement et de quels moyens disposera le peuple pour veiller au strict respect de cette loi ? 

Nous sommes pour l’avènement d’un État prolétarien, d’une république socialiste dans laquelle « Qui ne travaille pas ne mange pas ! » Un État où le pouvoir suprême appartient à des comités de quartiers et de villages démocratiques (« parlements » ou « agoras »), qui fomeront eux-mêmes le gouverement. 

Les représentants de ces comités populaires, à la différence des députés actuels (qu’on ne voit que pendant la campagne électorale), pourront être démis de leurs fonctions à tout moment en cas de faute, sans attendre la fin d’un quelconque mandat. Enfin, il s’agira d’abolir l’exploitation de l’homme par l’homme en confisquant les moyens de production et richesses nationales par la nationalisation et la collectivisation, pour une société sans classes, avec une véritable liberté de pensée et d’expression. Sans cela, on pourra avoir toutes les constitutions qu’on voudra, rien ne changera fondamentalement pour la majorité de la population pauvre de ce pays.