Samedi 9 aout, Michael Brown, un jeune homme noir américain âgé de 18 ans habitant à Ferguson, une petite ville en périphérie de la grande ville de Saint-Louis (État du Missouri), a été abattu en pleine rue par Darren Wilson, un policier blanc, de six balles dont une à travers la tête. Le policier affirme avoir agi par légitime défense, alors qu'il est clair que Michael n'était pas armé et se trouvait à une certaine distance du policier.
L'incident, qui n'est pas le premier de ce genre aux États-Unis, a immédiatement suscité un puissant mouvement de contestation et d'opposition dans la ville – où 65 % de la population est noire, quand on ne trouve que trois Noirs parmi les forces de la police locale, et un seul Noir au conseil communal – tous les notables sont blancs y compris le maire. Autres détails : dans cette ville, 93 % des personnes arrêtées par la police en 2013 étaient des Noirs ; le chômage est deux fois plus élevé parmi les Noirs que parmi les Blancs, tandis que quatre enfants noirs sur dix grandissent dans la pauvreté.
On peut donc fort bien parler d'un racisme institutionnalisé, contre lequel il faut se révolter – et le fait qu'Obama ait été élu n'a rien changé à la situation, bien au contraire, ce n'est que de la poudre aux yeux. Mais la jeunesse noire américaine semble ne plus vouloir se faire prendre à ce piège mortel.
Ci-dessous, le texte d'un tract
distribué à Ferguson et à Saint-Louis par les militants du groupe Alternative socialiste (section américaine du CIO) –– suivi d'un rapport d'un de nos camarades, témoin sur place à Ferguson