jeudi 23 janvier 2014

CI : pauvres médecins, pauvres infirmiers/ères !

Et s’ils étaient les dindons de la farce ?


Contexte

Plusieurs fois victimes d’agressions (verbales ou physiques) soit de la part des malades ou de parents de malades, les agents de la santé dans nos hôpitaux ou centre de santé urbains et communautaires travaillent très souvent dans des conditions d’insécurité ambiante et récurrente.

Sont-ils réellement à la base des nombreux décès ou échecs de la médecine moderne ?
Ont-ils un devoir de moyens ou de résultat ?

DALAI, groupe sympathisant CIO-CI et 2ème vice-coordinateur de la CICI

Les faits

L’année écoulée a connu plusieurs cas d’agressions des agents de la santé (plusieurs dizaines de fois) selon des sources dans les centres de santé ou hôpitaux. Il leur est reproché de ne pas faire assez soit pour sauver un malade ou traiter celui-ci dans de meilleures conditions. À tort ou à raison, on leur confère un certain pouvoir de « guérison miraculeuse » qu’ils refuseraient d’utiliser pour sauver « l’humanité ». Comme conséquence ils sont souvent pris à partie lorsque l’entente n’est pas au rendez-vous.

Or, en prêtant le Serment D’Hippocrate, le médecin s’engage à servir sans tenir compte de notre origine ni de notre religion ni de notre race. Il fait donc don de soi pour porter assistance à une personne en danger. Ainsi, l’échec d’une telle mission ne saurait être porté à celui qui porte ou cherche à porter secours à autrui, même si en certains cas le manque d’esprit professionnel pourrait être dénoncé.

Cependant, la situation de la politique sanitaire sous nos tropiques ne pourrait être passée sous silence. Comme exemple, notre pays la Côte d’Ivoire compte à peine 4 CHU pour une population estimée à 22 millions (projection INS). Soit un ratio d’un CHU pour 5.5 millions d’habitants… Quelle aberration ! À côté du manque d’infrastructures, il y a un manque criant d’équipements, même dans les centres de santé communautaire : pas de fauteuils roulants, pas de tableaux d’analyse, ni même de médicaments de première nécessité…
 
À l’analyse, la population est victime d’un manque de politique sanitaire appropriée et non pas du manque de professionnalisme des agents de santé. L’État manque de courage en refusant d’investir dans la politique sociale de ses citoyens, car il se trouve sous le dictat économique des traditionnels “bailleurs de fonds”.

Les agents de la santé se voient régulièrement contraints d'entrer en grève
pour protester contre des mois d'arriérés de salaire et le manque de moyens,
alors que leur travail contribue chaque jour à sauver des vies

Conclusion

Plutôt que de violenter les braves agents de santé – véritables dindons de farce –, aidons-les à acquérir les moyens nécessaires pour nous apporter la santé. C’est pourquoi en tant qu'indignés naturels, parce que subissant le manque de vision de ceux qui nous ont précédés (depuis l’indépendance), nous refusons que le drame que nous vivons soit imputé aux agents de santé. Réclamons à tous les gouvernants la démocratisation des soins de santé, car nous n’avons pas tous les moyens de nous soigner dans leurs cliniques « haut de gamme ».
  • Gratuité totale et véritable des soins de santé
  • Mise en place d'une assurance-santé universelle et étatique, afin que tomber malade ne soit plus synonyme de détresse pour les familles
  • Pour un plan d'investissement massif dans l'infrastructure sanitaire – construction de dispensaires dans toutes les communes, embauche massive d'agents de la santé formés, réorganisation de l'approvisionnement en médicaments et en équipement nécessair
  • Revalorisation du salaire des agents de santé afin d'attirer plus de jeunes vers cette profession, de les motiver et de lutter contre la corruption

Bien sûr, cela exige d'avoir les moyens de cette politique, c'est pourquoi elle ne pourra être financée que lorsque notre pays aura acquis une véritable indépendance sur le plan économique, ce qui passe par la nationalisation sans compensation des mines, du secteur des transports (en particulier le port et le rail) et des grandes plantations (avec en particulier la nationalisation des filières cacao, hévéa, etc.).

Enfin, la seule manière de faire appliquer cette politique et d'éviter le gaspillage des moyens, passe par le contrôle populaire sur l'économie nationale, via la fondation de comités de citoyens et de travailleurs pour le contrôle des prix et de la qualité du service. Cela signifie la lutte révolutionnaire pour le socialisme véritable.

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