mardi 7 mai 2013

Nigeria : Le Socialist Party of Nigeria (SPN) prend forme

 

Lancé par nos camarades du Democratic Socialist Movement (DSM), section nigériane du CIO l'an passé à l'occasion du 1er Mai, sur base du changement de la conscience politique parmi les masses après la grande grève nationale de janvier 2012, le SPN a depuis lors commencé à se structurer en vue des élections nationales de 2015, tandis que le gouvernement Jonathan poursuit sa course vers la dictature et le bain de sang économique et social. 

Nous vous présentons ici le tract du SPN distribué à Lagos le 1er Mai, avec un bref communiqué concernant les multiples arrestations de nos camarades ce jour-là dans tout le pays, en plus d'un rapport de la réunion de lancement de la section lagotienne du 15 avril.
 

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Contenu du tract distribué le 1er Mai à Lagos par les camarades du SPN :

Les travailleurs et les pauvres doivent s'unir pour sauver le Nigeria ! 

 

Rejoignez-nous dans la construction du Socialist Party of Nigeria (SPN)

 

– Non à la corruption et au détournement des fonds de pension
– Non à la hausse du prix du carburant
– Pour la collectivisation des secteurs-clés de l'économie
et leur gestion démocratique par les travailleurs


Le Socialist Party of Nigeria (SPN) de la section de Lagos (la capitale économique du Nigeria, deuxième plus grande ville du continent africain après le Caire, deux fois plus grande qu'Abidjan, ndt), exprime ses vœux de solidarité avec tous les travailleurs qui célèbrent la fête du Travail de cette année. Le SPN est un parti des travailleurs, des jeunes et des pauvres. Depuis plus de 100 ans, le 1er Mai est devenu pour la classe des travailleurs une journée de solidarité et d'agitation pour l'amélioration de nos conditions.

Sans doute, aujourd'hui plus que jamais, il est temps d'œuvrer sans relâche à l'édification d'un système économique et politique qui soit une alternative à la politique et au programme des capitalistes. En 1886, les travailleurs des États-Unis se sont rassemblés le 1er mai pour réclamer la justice politique et économique, et pour la journée de travail de 8 heures. C'est cette lutte qui a jeté les bases qui ont permis aux travailleurs d'arracher de nouveaux acquis grâce aux luttes dans les entreprises, dans les usines et dans l'industrie.

Aujourd'hui, les travailleurs et les autres sections de la population laborieuse sont confrontés à de brutales attaques économiques et sociales de la part des différents gouvernements à tous les niveaux. À Lagos, le parti au pouvoir sur le plan régional, le Rassemblement pour l'action du Nigeria (ACN) soi-disant progressiste, s'est montré être un parti tout aussi anti-pauvres et anti-travailleurs que le parti dirigeant au niveau national, le Parti démocratique du peuple (PDP), ou que tous les autres partis bourgeois – la population de l'état en a fait l'amer expérience.

L'état de Lagos est un des états du Nigeria où le nouveau salaire minimum garanti national n'a toujours pas été entièrement mis en application. Malgré la propagande du gouvernement, les travailleurs connaissent la vérité, bien que malheureusement il leur manque une direction combative. L'allocation salariale enseignante qui avait été obtenue de haute lutte par les enseignants du district leur a été reprise grâce à un tour de passe-passe du gouvernement régional : elle a été supprimée de leur fiche de paie sous couvert du nouveau salaire minimum garanti. Nous devons résister à cette attaque sur nos salaires et nos conditions et apporter une alternative politique. C'est ce que veut faire le SPN.

À part les travailleurs du gouvernement, certaines couches de la population ont vu leur niveau de vie gravement attaqué. Les “okadas” (taxis-motos) se voient à présent refuser l'accès à de nombreuses routes, tandis que les voitures “tokunbo” (ce qu'on appelle chez nous “France au-revoir”) sont maintenant interdites en tant que taxis. Les petits commerçants ont vu leurs boutiques se faire démolir au bulldozer devant leurs yeux, sans qu'on ne leur ait offert un emploi alternatif ou une compensation adéquate.

Mais, alors que les travailleurs se voient dépouiller de leur salaire légal, et qu'on arrache aux autres sections de la population laborieuse leurs moyens de subsistance, on leur demande en même temps de payer plus pour l'éducation de leurs enfants et pour l'accès aux centres de santé. Cela, en plus du fait qu'aujourd'hui, quasi chaque maisonnée est devenu un petit gouvernement municipal qui possède son propre générateur électrique et sa propre pompe, ce qui coute horriblement cher et s'ajoute au cout de la vie qui décolle en fusée.

 

ENSEIGNEMENT


Les écoles publiques primaires et secondaires sont non seulement surchargées d'élèves, mais manquent aussi d'infrastructures adéquates et fonctionnelles pourtant nécessaires à toute éducation de qualité, telles que des laboratoires ou des bibliothèques. Les écoles privées qui sont dotées d'un tel équipement affichent des frais d'inscription impayables pour la plupart des parents. L'accès à l'université dans notre état a été fermé par le gouverneur Fashola aux enfants de familles de travailleurs avec la dernière hausse des frais d'inscription à l'université de Lagos, qui sont passés de 25 000 naïras (80 000 francs CFA) à un montant compris entre 193 750 naïras (615 000 fCFA) et 348 750 naïras (1,1 million de francs) ! Un tel acte est outrageusement anti-pauvres. Le parti et le gouvernement qui pratiquent une telle politique ne méritent pas le moindre soutien de la part des travailleurs : il faut le dégager, mais pas pour le remplacer par ses amis du PDP ou des autres partis anti-pauvres. C'est pourquoi les travailleurs ont besoin d'un parti tel que le SPN. Notre parti investira massivement dans l'enseignement à tous les niveaux, avec un personnel correctement payé, qui bénéficiera de formations et recyclages, en plus d'infrastructures correctement entretenues, pour un enseignement de qualité. Le SPN fera disparaitre tous ces frais d'inscription inhumains à l'université et dans les autres institutions supérieures ; nous accorderons une éducation gratuite et de qualité à tous les niveaux dans l'état de Lagos.

 

SANTÉ


À Lagos, on manque d'hôpitaux publics. Ceux-ci manquent de personnel et sont sous-équipés. En plus, ils ne sont même pas accessibles à la majorité des Lagotiens. Cela explique pourquoi beaucoup de nos concitoyens meurent de maladies pourtant bénignes. Le SPN investira dans les hôpitaux publics et en construira de nouveaux. Nous investirons dans la recherche. Les hôpitaux seront dirigés par des comités composés d'experts gouvernementaux et de représentants élus par le personnel et par les comités de quartiers.

TRANSPORT


Le gouvernement de l'état de Lagos a révélé sa totale incapacité à doter notre ville d'un système de transport fonctionnel. De nombreuses routes sont dans un état de délabrement si affreux qu'elles sont tout simplement inaccessibles à la circulation. C'est pourquoi les okadas (taxi-motos) sont aujourd'hui devenus un de nos plus importants moyens de transport, malgré les dangers. La réponse du gouverneur Fashola a été de punir les okadas en les interdisant de circulation sur 475 routes de la ville. Pourtant, c'est le même M. Fashola et son parti, l'ACN, qui avait fait distribuer cadeau aux conducteurs d'okadas des casques afin de se servir d'eux dans sa campagne électorale pour les élections générales de 2011. Fashola n'a remis en état que quelques routes, tandis que beaucoup de quartiers sont complètement abandonnés.

L'état des routes et du système d'évacuation des eaux est la raison des inondations qui surviennent lors de chaque pluie. Le SPN est contre les attaques sur les conducteurs d'okadas par la police et le gouvernement, et exige la fin de ces attaques. Le SPN est d'accord sur le fait qu'il nous faut un autre système de transport public que les taxi-motos, mais cela ne peut se faire que par une modernisation de notre système de transport, ce qui inclut le (re)goudronnage de toutes les routes avec un système d'évacuation des eaux correct, la mise en place d'un métro qui connecte tous les quartiers de Lagos entre eux, des lignes de ferries qui traversent la lagune, et la mise en place sur cette base d'un système intégré de transport public de masse. Ce n'est que de cette manière que l'on pourra transporter correctement et en toute sécurité une méga-population de 15 millions d'habitants.

L'infrastructure sociale et les entreprises de transport publics peuvent être gérées correctement si elles sont soumises au contrôle démocratique des travailleurs et des groupes d'usagers, afin d'éviter le gaspillage et les détournements. Par exemple, la compagnie de bus BRT des gouverneurs Fashola et Tinubu est en train de littéralement s'effondrer, et c'est pourquoi ses travailleurs sont régulièrement en train de manifester ou de gréver. Il faut dire que sur 800 bus, seuls 190 sont en état de marche ! Alors que les travailleurs ne reçoivent qu'un salaire de misère (les chauffeurs reçoivent 30 000 naïras – 95 000 francs, le personnel de nettoyage ne touche que 12 000 naïras – 40 000 francs).

LOGEMENT


Depuis 1999, la section ACN de Lagos n'a construit des maisons que pour les riches, tandis que les pauvres ont été complètement abandonnés. Malgré cela, les gouverneurs Fashola et Tinubu ont continué à démolir des maisons et des marchés au bulldozer dans les quartiers pauvres, sans offrir aux populations la moindre alternative de vie ni une compensation adéquate. Récemment encore, nous avons vu la démolition inhumaine des quartiers Makoko, Ijora Badia et de plusieurs maisons à Ikorodu, jetant des millions de Lagotiens à la rue. Le SPN est contre de telles démolitions insensées, sans les combiner à la construction de logements alternatifs et sans payer une compensation adéquate aux victimes. Le SPN, dans sa réponse à la crise du logement, construira différentes catégories de lotissements décents, dont le salaire sera accessible aux travailleurs et aux pauvres. Là où il est préférable de rebâtir une zone à cause de la dangerosité ou de l'indécence de son environnement, le gouvernement SPN trouvera un accord avec les habitants pour qu'ils reçoivent soit une compensation adéquate, soit un lieu de résidence alternatif et déjà construit.

 

TAXATION


Les Lagotiens sont parmi les personnes les plus taxées au monde, surtout au vu des multiples agences de taxation et de gouvernement à tous les niveaux. Le SPN introduira une taxation progressive qui fera payer plus aux riches. Le SPN veut affranchir les ménages les plus pauvres de toute taxation, en particulier ceux à bas revenus, qu'ils soient salariés ou petits commerçants.

Le revenu généré interne de Lagos a beau être de 23 milliards de naïras par mois, dont 15 milliards de naïras sont collectés sous la forme d'allocation fédérale mensuelle, on n'en voit pas grand-chose dans nos assiettes. Le gouvernement SPN sera géré de manière transparente, ce qui fera en sorte que beaucoup plus de fonds seront générés, vu que nous fermerons toutes les failles comptables et juridiques qui permettent aujourd'hui de voler et piller en tout impunité. Ces ressources seront utilisées pour payer un nouveau salaire minimum garanti de 50 000 naïras (160 000 francs) à tous les travailleurs, en même temps que nous ouvrirons l'économie grâce à un investissement massif dans l'infrastructure de base, qui non seulement créera de l'emploi, mais permettra de moderniser l'économie.

Le SPN est contre le péage sur la route de Lekki (la première route à péage privé sur le continent africain en-dehors de l'Afrique du Sud), tout comme nous sommes contre tous les autres projets de route à péage prévus par le gouvernement de l'état de Lagos. Le SPN une fois au pouvoir supprimera tous ces péages, qui reviennent en fait à une double taxation.

 

LES TRAVAILLEURS ET LES CONDITIONS DE SERVICE


S'il est élu, le gouvernement SPN garantira le paiement d'un salaire décent, pas moins du nouveau salaire minimum garanti national qui pourtant n'a toujours pas été mis en application. Nous garantissons des conditions de travail et de service décentes, et la mise en application de tous les accords syndicaux obtenus par toutes les catégories de travailleurs. Tout cela se fera sans aucun licenciement. Nous ferons tout pour que les employeurs du secteur privé respectent le nouveau salaire minimum et obéissent au code du travail, avec une tolérance zéro par rapport à la précarité de l'emploi. Nous paierons à nos retraités une pension décente. Tous les cadres politiques élus sur notre liste à Lagos comme ailleurs ne recevront pas plus que le salaire moyen d'un fonctionnaire.


POUR UNE ALTERNATIVE POLITIQUE DES TRAVAILLEURS


Les Nigérians ne sont pas intéressés par le fait de faire tomber un monstre politique pour le remplacer par un autre. L'APC (Rassemblement pan-progressiste, alliance formée en février 2013 entre l'ACN et d'autres partis bourgeois) n'est qu'une alliance de circonstance en vue des élections de 2015 entre quelques politiciens frustrés qui ne possèdent pas la moindre once d'idéologie progressiste pour sauver les Nigérians, et dont le programme n'est que de préserver leur ambition immodérée de saisir le pouvoir ; l'“âme” de leur parti n'est guère différente de celle du PDP qu'ils critiquent tellement. Par exemple, l'APC affirme vouloir rendre l'enseignement gratuit, alors que leur gouverneur Tinubu dans l'état de Lagos n'a fait que commercialiser l'enseignement et est lui-même à l'origine de la hausse scandaleuse des frais d'inscription à l'université.

En fin de compte, les Nigérians ont besoin d'une alternative crédible, non seulement pour remplacer le PDP au pouvoir, mais pour remplacer tous les partis de la classe dirigeante tels que l'ACN à Lagos. Le Socialist Party of Nigeria (SPN) est le parti que les travailleurs, les jeunes et les pauvres doivent rejoindre et bâtir consciencieusement afin de sauver les travailleurs de la ruine économique et sociale.
 
Vous pouvez trouver le manifeste complet du SPN sur notre site www.socialistpartyofnigeria.blogspot.com

 

Un nouveau Nigeria est possible. Rejoignez-nous dès aujourd'hui et organisez-vous dans votre quartier !

 
Le SPN invite toutes les personnes désireuses de changement à un meeting général du part ce samedi 18 mai 2013, à midi précises. Adresse : 162, Ipaja Road, Agbotikuyo, arrêt de bus Agege. Contactez-nous aux numéros 08098284000, 07033775517, 08121378435, 08098737370.
E-mail : socialistpartyofnigeria@yahoo.com

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Militarisation des manifestations du 1er Mai


Plusieurs camarades du DSM arrêtés et détenus


Résumé de la déclaration de presse par Segun Sango, secrétaire général du DSM, du 02/05/2013

Manifestation devant l'ambassade du Nigeria à Dublin, en Irlande,
pour exiger la libération de nos camarades du DSM

Douze membres du Democratic Socialist Movement (DSM) ont été arrêté hier, le 1er Mai dans les états d'Abuja, d'Anambra, d'Oyo, du Niger et de Kaduna, ainsi qu'à Ibadan et à Minna, relâchés le jour même.

Le DSM a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de nos militants, arrêtés pour avoir distribué un tract au nom du Socialist Party of Nigeria (SPN) et pour avoir vendu notre journal, Socialist Democracy, jugé “subversif” par les forces de sécurité. Notre tract critiquait ouvertement la corruption monumentale et le scandale autour du détournement des fonds de pension, dont le président Jonathan a refusé de condamner les coupables. Tout notre matériel a été saisi en même temps que nos militants ont été arrêtés.

Les manifestations du 1er Mai cette année étaient très militarisées. On parle d'assurer la sécurité, mais les forces de l'ordre étaient surtout là pour intimider tout groupe qui critiquerait trop ouvertement le gouvernement. Le gouvernement Jonathan et ses gouverneurs sont devenus extrêmement intolérants par rapport à toute vision divergente. Le pays se dirige de fait droit vers une dictature civile. Tout cela est évidemment lié au fait que l'immense corruption, en plus de la politique et de l'attitude anti-pauvres du gouvernement le rendent de plus en plus impopulaire.

De récents cas d'atteintes à la liberté d'expression ont été la censure d'un film documentaire sur la politique anti-pauvres, dont le producteur a été menacé d'arrestation, l'arrestation de quatre journalistes et l'arrestation d'un professeur d'université pour avoir fait un commentaire jugé “déplacé” lors d'un de ses cours.

Dès le jour où cette déclaration a été faite, les divers commissariats où étaient détenus nos camarades ont été submergés sous les appels téléphoniques et les messages de tout le Nigeria et du monde entier.
Très vite, trois de nos camarades ont été relâchés. Dans l'état d'Anambra, le commissaire Nasarawa, qui avait demandé une caution de 20 000 naïras (60 000 francs) pour la libération du camarade Francis Nwapa, croulant sous le poids des messages de protestation de plus de 40 pays, l'a finalement laissé sortir sans aucune condition. Il nous a ensuite appelé pour nous supplier de demander à nos camarades d'arrêter de lui téléphoner.

Le soir du 2 mai, les neuf camarades encore détenus dans plusieurs états du Nigeria ont été relâchés.
Par contre, on ne nous a pas rendu notre matériel qui est donc toujours confisqué : au total, nous avons perdu 200 journaux du DSM, 200 copies du manifeste et du programme du SPN, et 5000 tracts du SPN.

L'atmosphère militaire qui régnait lors des défilés du 1er Mai était très préoccupante. Les attaques anti-démocratiques sont plus brutales même que ce que nous avions connu sous le régime militaire. Mis à part les cinq états dans lesquels nos camarades ont été arrêtés, à Lagos et à Osun, nos camarades ont été menacés d'arrestation et mis en joue par les soldats armés ; à Imo et dans le Delta, nous avons été chassés des lieux de rassemblement. Le gouvernement Jonathan, face au mécontentement grandissant envers son régime, décide aujourd'hui de recourir à la force et à des actes anti-démocratiques pour empêcher la critique de sa politique et de son attitude anti-pauvres, en plus de la corruption monumentale qui sévit parmi ses cadres.

Nous remercions du fond du cœur nos camarades et nos sympathisants au Nigeria et dans le monde pour leur intervention rapide, pour tous les appels téléphoniques, les messages et les lettres de protestation qui ont été envoyées. Nous remercions également nos collaborateurs et nos avocats qui nous ont aidé à payer les cautions requises pour la libération de plusieurs de nos camarades. Nous vous tiendrons au courant de toute évolution future de la situation.

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Élection de l'exécutif de l'état de Lagos après un meeting très animé avec les membres et sympathisants du parti

Compte-rendu par H.T Soweto
Notre camarade Segun Sango, président temporaire du SPN

Lentement mais surement, le Socialist Party of Nigeria (SPN) est en train de prendre forme. Ce week-end du 13 avril 2013, les membres du parti de l'état de Lagos se sont rassemblés lors d'un meeting très animé pour élire l'exécutif provisoire de la section du parti dans l'état de Lagos. Le bureau, élu à l'unanimité, est composé des membres suivants : Chineda Bosah (président), Salaudeen Malik (vice-président), Moshood Oshunfurewa (secrétaire), Olamide Olatunji (chargé des relations publiques), et Mme Adesida Titilola (dirigeante femmes).

Cela fait près d'un an que le SPN a été lancé par le Democratic Socialist Movement (DSM) en tant que réponse à la demande de la part des travailleurs, des jeunes et des masses pauvres qui se sentent dégoutés et pas du tout représentés par les partis politiques pro-capitalistes existant en ce moment, avec leur politique anti-pauvres.

La qualité des participants au meeting est le reflet du potentiel de croissance du SPN, qui deviendra, nous l'espérons, un parti politique accepté par les masses des travailleurs et des pauvres avides de changement au Nigeria et qui désirent désespérément un parti politique qui se dresse pour défendre leurs intérêts. Sur les 27 personnes qui ont assisté à la réunion, toutes n'étaient pas membres du DSM. Certains sont des militants que nous avons rencontré lors de manifestations et d'autres activités impliquant le mouvement ouvrier, dans le Front d'action uni (Joint Action Front, JAF), au au cours d'interventions dans des luttes.

Le but de cette réunion était d'élire une direction régionale qui puisse faire avancer le travail du parti dans l'état de Lagos. En tant que président national temporaire du SPN, notre camarade Segun Sango a souligné le fait que : « Nous avons accumulé une grande expérience et une grande crédibilité politique dans l'état de Lagos au cours de nos activités dans le Parti de la conscience nationale (NCP) avant et pendant les élections de 2003. Un des membres du DSM, qui était candidat du NCP aux élections parlementaires pour l'arrondissement de Lagos-Ouest, Lanre Arogundade, avait obtenu 77 000 voix. Tout cela représentait des voix que l'Alliance pour la démocratie au pouvoir – maintenant renommée Rassemblement pour l'action du Nigeria (ACN) – n'a pas pu voler. En réalité, nous avons obtenu plus de voix que ça. Mais même ces 77 000 voix qui nous été attribuées, malgré le fait que nous avons mené une campagne politique de classe, mettant en avant un programme socialiste clair et non dilué, contre les fraudeurs d'élections corrompus de l'AD, qui ne se sont fait voter qu'en payant des millions de naïras aux électeurs, démontre bien qu'un parti politique pro-ouvrier et pro-pauvres tel que le SPN peut avoir un impact certain et même remporter des élections ».

Ces paroles ont été une source d'inspiration pour tous ceux qui ont participé à la réunion. Vu l'importance de la monétarisation des élections au Nigeria, de nombreux travailleurs et pauvres sont devenus tellement dégoutés qu'ils pensent qu'il ne peut y avoir une issue. Les éléments pro-establishement nous narguent souvent : « Un parti ouvrier et pauvre ne peut pas gagner, parce que ces mêmes personnes que vous prétendez représenter sont prêtes à accepter l'argent de n'importe quel autre parti pour aller voter pour eux ».

Mais, comme l'a dit Segun Sango : « Nous avons franchi cette étape. Nous avons assez démontré le fait que si les travailleurs et les pauvres voient un parti alternatif crédible, ils le suivront de tout leur cœur. Si en 2003, sous la bannière du NCP, nous avons pu faire saigner à ce point l'AD et son candidat Bola Tinubu, qui était en ce temps député et gouverneur de l'état de Lagos, alors il n'y a alors pas de raison pour dire qu'aujourd'hui, nous ne pourrions pas leur metter encore plus de bâtons dans les roues avec notre propre parti, le SPN, surtout en cette période où la vaste majorité de la population de Lagos, non seulement ne veut même plus entendre parler de la politique anti-pauvres du gouvernement ACN au pouvoir depuis 1999, mais est en plus à la recherche d'une alternative politique ». Juste après la réunion, le nouvel exécutif s'est retiré pour sa première réunion de bureau, puis a annoncé la tenue d'une nouvelle réunion la semaine suivante afin de dresser un plan d'action pour immédiatement commencer la construction du parti dans l'état de Lagos.

L'élection du bureau de l'état de Lagos représente une nouvelle étape pour le SPN dans la longue route en vue de l'officialisation de ses statuts et de sa reconnaissance par la Commission électorale indépendante (CEI). Dans les autres états en-dehors de Lagos, le SPN s'est également doté de bureaux régionaux et de structures. La prochaine étape est à présent de former un exécutif national qui reflète le caractère fédéral du Nigeria. Pour cela, nous devons aussi bâtir des structures du SPN dans le Nord (musulman) et dans l'Est (chez les Jukuns). Cette tâche doit être prise à bras le corps par l'ensemble des membres et des sympathisants du SPN afin de pouvoir l'accomplir au cours des prochains mois. C'est une des raisons pour lesquelles nous continuons à appeler tous les travailleurs et tous les pauvres Nigérians avides d'un véritable changement, d'en finir avec le pillage au jour le jour par les élites dirigeantes capitalistes corrompues et la ruine du pays, à nous rejoindre pour construire le Socialist Party of Nigeria (SPN).

Malgré les immenses obstacles érigés par le décret électoral et constitutionnel imposé par l'armée contre les groupes de travailleurs ou de pauvres qui cherchent à former leur propre parti politique, l'humeur lors de cette réunion a bien montré que nous ne manquons pas de motivation, de volonté ni d'engagement pour accomplir cet objectif. Il y a à peine un mois, lors d'une réunion du Comité national du DSM, l'objectif de collecte de fonds de 1 millions de naïras (3,2 millions de francs CFA) qui avait été lancé afin de donner le coup d'envoi de la construction du SPN a été explosé par des promesses de dons dont le montant s'élève à 1,2 millions de naïras (3,8 millions de francs). Lors de cette dernière réunion à Lagos, d'autres personnes ont fait des promesses de dons pour un total de 18 000 naïras (57 000 francs) devant contribuer aux fonds destinés à la construction du SPN ; la somme de 5000 naïras (16 000 francs) a en outre été collectée en fonds de lutte.

Fidèle à son caractère anti-pauvres, la CEI, qui est l'organe électoral national, a annoncé lors d'une récente réunion avec les partis politiques pro-establishment son plan d'une hausse des frais d'enregistrement des partis politiques, qui sont ainsi passés de 100 000 naïras à 1 million (de 300 000 fCFA à 3 millions) ! Voilà bien une mesure destinée à empêcher la mise sur pied de tout parti pro-travailleurs. Toutefois, la CEI n'est pas le seul coupable : le décret électoral et constitutionnel est lui aussi rempli de conditions onéreuses et anti-démocratiques requises pour la reconnaissance officielle d'un parti. Le SPN combattra tous les obstacles anti-démocratiques sur son chemin vers la reconnaissance. La réunion a par conséquent appelé tous les militants travailleurs et syndicaux à condamner et à combattre ces clauses anti-démocratiques et anti-pauvres qui empêchent la reconnaissance des partis des travailleurs.

Si vous êtes mécontents des divers partis anti-pauvres qui squattent tous les niveaux du pouvoir du fédéral au municipal, rejoignez le SPN dès aujourd'hui, pour que nous puissions ensemble construire un parti politique qui fera dégager la classe dirigeante nigériane corrompue et son système capitaliste injuste, et qui le remplacera par un gouvernement des travailleurs et des pauvres qui pourra, avec l'aide d'une politique socialiste démocratique, commencer à diriger le Nigeria dans l'intérêt des travailleurs, des jeunes et des pauvres.

Le bureau de la section de Lagos a été voté à l'unanimité

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