vendredi 29 mars 2013

CI : Réhabilitation de façade pour l'université

Universités ivoiriennes : une réhabilitation de façade, symptôme de l'idéologie néolibérale du régime ADO

La belle université de Cocody. Admirez notamment l'absence de trottoirs
et les étudiants contraints de marcher sur le goudron

Après plus d'un an de fermeture due à la crise postélectorale de 2011, l'université Félix-Houphouët-Boigny de Cocody a finalement rouvert ses portes en octobre de cette année, avec grand fracas médiatique. L'ensemble du campus a en effet été entièrement réhabilité afin de permettre la rentrée des étudiants universitaires dans les meilleures conditions qui soient, s'inscrivant en droite ligne dans l'objectif du gouvernement ADO qui est, rappelons-le, de faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent d'ici 2020 – l'émergence passant évidemment par l'éducation et la formation d'une nouvelle génération de cadres nationaux compétents.

Konan Konan Jules



Fondée en 1964, l'université de Cocody a rapidement été considérée comme une université d'élite, attirant de nombreux étudiants de toute la sous-région. Pendant la crise cependant, l'université a beaucoup souffert. Tandis que l'ensemble des étudiants et enseignants de l'université de Bouaké (aujourd'hui pompeusement renommée “université Alassane Ouattara”) étaient rapatriés à Abidjan (où rien n'était prévu pour les accueillir), le campus servait surtout de base de vie et de recrutement pour la Fesci, squatté par un grand nombre de jeunes miliciens à la solde du régime Gbagbo. En même temps, l'ensemble des installations n'a pas échappé aux pillages en règle perpétrés par diverses bandes de maraudeurs à l'échelle de tout le pays, qui s'en sont pris aux structures métalliques, meubles, tout ce qui pouvait être “récupéré”. C'est donc dans un bien piètre état que l'université est sortie de la crise post-électorale de 2011, et avant cela, de dix années de régime LMP.

Aujourd'hui, grâce aux grands efforts entrepris par le nouveau pouvoir néolibéral d'Alassane Ouattara et clamés dans tous les médias, tout semble aller beaucoup mieux. Les bâtiments ont été fraichement repeints, les voies regoudronnées, les parterres et les pelouses, regarnis. Les amphis ont été climatisés et sonorisés. Les universités ivoiriennes n'auraient de nouveau plus rien à envier aux meilleures universités américaines et canadiennes, disait-on.


Une réhabilitation purement de façade

Seulement voilà : tout cela n'est qu'une façade destinée à flouer les visiteurs. Tout comme les multiples projets de prestige qui voient le jour, les drapeaux alignés le long des grands boulevards, la tentative de nettoyage de la ville d'Abidjan (qui a causé la destruction de nombreux petits commerces), etc. Le régime ADO est bien présent pour séduire les investisseurs étrangers. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre.

D'emblée, on remarque une grave déficience, signe de la tendance néolibérale du régime : si les voies et routes sur le campus sont dans un état irréprochable, il n'existe…aucun trottoir ! Les étudiants sont donc condamnés à marcher sur la route où passent les voitures des professeurs. Comme aucun taxi n'est autorisé sur le campus, on est obligé de parcourir à pied la longue distance qui sépare l'entrée du campus des amphis (le site occupe 200 ha). C'est d'autant plus pénible qu'il n'y a pas non plus la moindre ombre sur le trajet. On parle depuis le début de l'année de la mise à disposition de quatre bus électriques offerts par le groupe français Bolloré, mais on ne les a toujours pas vus.

Au sein du campus aussi, toujours pas d'ombre – les nombreux arbres qui bordaient les allées ont tous été arrachés pour une raison absolument mystérieuse –, et on remarque l'illogisme du tracé des sentiers qui traversent les parterres. En gros, le plus court chemin d'un point à un autre consiste le plus souvent à marcher sur l'herbe – on se demande donc bien combien de temps va tenir la belle pelouse avant d'être sillonnée de petites pistes en terre. À un endroit, un muret se dresse carrément en travers d'un des sentiers. Cela donne déjà un bel exemple d'à quel point le régime est incapable de prendre en compte les véritables intérêts de la population. Ce genre d'embarras ridicules aurait pu être évité si les responsables de la rénovation s'étaient un tant soit peu soucié de faire participer des représentants des étudiants et du personnel universitaire à la rénovation.

Une fois entré dans les amphis flambant neufs, on se rend compte que l'intérieur n'a pas changé. En réalité, tous les amphis n'ont d'ailleurs pas été climatisés ni sonorisés. Dans bon nombre d'entre eux, on manque de places assises : les étudiants doivent suivre le cours assis par terre. Dans certains cas les étudiants se sont vus contraints de se cotiser pour offrir un micro à leur professeur. Il faut parcourir plusieurs salles de cours avant de trouver une prise de courant en état de marche. Dans certaines salles, il n'y a même pas un siège pour l'enseignant. Certains bâtiments ont le toit percé : il y pleut pendant les averses.

Les amphis auraient été rénovés, mais on se demande encore où se trouve la bibliothèque et les salles de travaux pratiques. L'infirmerie reste fermée. Et le Wi-Fi tant vanté demeure introuvable. Il n'y a même pas une fontaine où étancher sa soif (à part évidemment la superbe fontaine décorative à l'entrée du campus). On manque en outre de bureaux pour les enseignants. Certains assistants-chercheurs doivent se partager à quatre ou cinq un tout petit local exigu doté de deux tables.

L'enseignement supérieur, « cœur de l'intelligence de la nation, centre de l'action intellectuelle d'où émerge la vie scientifique, sociale, culturelle et politique de nos jeunes États » ? (dixit ADO lors de son récent voyage au Bénin, où il a promis 400 millions de francs pour la construction d'un auditoire qui portera vraisemblablement son nom).

On manque d'amphis. Beaucoup d'enseignants sont forcés de donner cours assis sur la pelouse (au soleil) ou selon la vieille mode des philosophes grecs “péripatéticiens” (qui discouraient tout en se promenant au milieu du groupe de leurs disciples). À moins de tout simplement reporter ou annuler certains cours. Car le campus est surchargé : il accueille 62 000 étudiants pour une capacité de 30 000 !


Une réhabilitation sans extension des infrastructures existantes, qui cause de nombreuses pénuries

Cette surcharge a des conséquences directes non seulement sur la disponibilité des salles de cours, mais aussi des logements étudiants (dont aucun n'était de toutes façons ouvert au mois de février – ceux n'étant pas en cours de rénovation étant toujours militairement occupés) et sur l'accès au restaurant étudiant (qui ne sert que… 3000 plats par jour). Vu que les commerçants ont été bannis du campus, les étudiants à midi sont forcés de reprendre la longue route (au soleil et sous la pluie) qui mène à la sortie du campus, où là, sur l'étroit trottoir d'un boulevard très fréquenté, les attend une foule de “tanties” désireuses de leur vendre sachets d'eau et autres beignets. Enfin… entre deux sautes d'humeur de la part du président de l'université, qui n'hésite pas envoyer des escadrons d'hommes armés pour les “déguerpir” lorsqu'il trouve que décidément, tout cela ne fait pas propre !

La surcharge amplifie également le manque de moyens de transport adéquats, déjà endémique dans toute la ville. Lorsqu'un des (très rares) bus de la Sotra se pointe sur le bord de l'avenue, les étudiants se précipitent en foule et se battent pour pouvoir y monter. Il faut dire que nombre d'entre eux attend déjà depuis plusieurs heures au soleil… Cela peut avoir de graves conséquences, comme lorsque le mois passé, un des étudiants, happé par le mouvement de foule, est tombé sous le bus qui lui a broyé le pied. Il a depuis dû être amputé. Le mois précédent, c'était trois étudiants qui avaient trouvé la mort à proximité du “quai” de stationnement. (On note toutefois que le dernier accident a depuis incité les étudiants à s'organiser en service d'ordre pour assurer la discipline dans les files aux arrêts de bus).

Les bus sont parfois tellement bondés qu'il faut rentrer par les fenêtres !


Dans les autres universités du pays, le constat est le même. À Korhogo par exemple, il n'y a que deux amphitéâtres, alors que le nombre de filières ne cesse de s'accroitre. La solution avancée est la “double vacation”, une technique bien connue dans le secondaire, et qui effectue ainsi sa grande entrée dans le supérieur. Ainsi, pendant qu'un groupe est en pause de midi, un autre prend le relais. Il est également fréquent pour un enseignant et ses étudiants de devoir faire le tour de la ville pour trouver une salle privée qui puisse les accueillir. Et l'“Éléphant Déchainé” (1er mars 2013) de commenter : « Certainement un apprentissage au métier d'agent immobilier » !


Les étudiants paient une facture de dix milliards de francs pour la seule peinture

Bref, la réponse du gouvernement par rapport à toutes ces défaillances au sein de l'université ? M. Ibrahima Bacongo, ministre de l'Enseignement supérieur, reprend le refrain bien connu de ses collègues : « Nous demandons juste un peu de patience aux étudiants ». Il est vrai que l'université est une telle priorité que l'État n'a pas lésiné sur les moyens pour la réaffectation des campus : près de  120 milliards de francs (180 millions d'euros) ont été dépensés sur les divers chantiers. Dont 10 milliards (15 millions d'euros) pour la seule peinture… Qui pourtant, commence déjà à s'écailler ! Y aurait-il eu surfacturation et copinage ? Le nouveau régime de la “transparence” serait-il en train de renouer avec les vieilles pratiques tant décriées ? Tout au plus a-t-il reconnu des “difficultés” au niveau des universités.

L'argent dépensé (gaspillé?) dans la rénovation de l'université n'aurait-il pas pu être mis à profit afin de payer les bourses des étudiants ? Plus de deux mille d'entre eux n'ont en effet toujours rien reçu depuis plusieurs années. Par contre, on a dû payer 2500 francs (4 €) pour des cartes d'étudiants qui ne sont jamais arrivées !

Le pire, c'est que pour avoir le privilège d'étudier dans ces conditions misérables, les étudiants sont aujourd'hui amenés à payer non plus 7000 francs de frais d'inscription comme c'était le cas dans le passé, mais 30 000 ! Le gouvernement a en effet décrété une hausse des frais d'inscription cette année, au nom de la “modernisation”, de la mise en place du système LMD, de la “responsabilisation” des étudiants, et de la “juste rémunération de l'enseignement”. L'objectif du gouvernement était en réalité de faire monter les frais d'un coup à 100 000 francs pour les licences (une hausse de +1300 %!), 200 000 pour les masters, et 300 000 pour les doctorats ! Seule la lutte des étudiants a permis de forcer le gouvernement à revoir ses ambitions et à réduire la facture aux 30 000 francs actuels… une victoire partielle certes, mais il faut noter que cette baisse n'a pour l'instant qu'une valeur de “transition” entre l'ancien tarif et le nouveau. La lutte des étudiants doit par conséquent se structurer pour empêcher de nouvelles hausses l'an prochain.

La hausse révèle bien la politique anti-pauvres du régime. De telles hausses des frais d'inscription sont à la mode en ce moment en Europe, en Amérique… Cela fait partie de la ligne néolibérale qui consiste en le retrait de l'État des services publics afin de pouvoir en ouvrir la porte à des investisseurs privés. Cette idéologie néolibérale se reflète aussi dans les discours absurdes du type de celui d'Alain Lobognon, ministre de la Jeunesse et des Sports, qui exhortait le mois passé les étudiants à ne pas faire comme les « cancres qui visent la fonction publique », mais à tenter de fonder leur propre “business”.

Seulement, la commercialisation n'est possible qu'à partir du moment où il y a un profit à en tirer. D'où la hausse des frais d'inscription, où on demande aux étudiants de payer le “juste prix” pour les services rendus. Par la même occasion aussi, la hausse des frais permet de restreindre l'accès aux études pour les enfants de familles pauvres, ce qui est une mesure de limitation de la grogne sociale parmi les étudiants (les étudiants provenant de familles aisées sont en général moins prompts à manifester). Quoi qu'il en soit, de grands mouvements estudiantins ont vu le jour au Québec et au Chili l'année passée contre la hausse des frais d'inscription. Ces mouvements ont littéralement embrasé leur pays, tirant derrière eux de larges couches de la population grâce à leurs revendications qui ne se limitaient pas à la question étudiante mais qui touchaient l'ensemble de la politique nationale. Les étudiants ivoiriens ont beaucoup à apprendre de l'histoire de ces mouvements.


La colère gronde chez les étudiants

Meeting devant les halles universitaires en février 2013

Les étudiants ivoiriens ne sont cependant pas inactifs. Des actions sont organisées quasi chaque semaine. Le problème, c'est que le campus est dominé par un climat de répression. Le jardin botanique censé servir de lieu d'excursion pour les étudiants en sciences, sert encore aujourd'hui de camp à des soldats armés. Les étudiants n'ont pas la possibilité de manifester en-dehors des murs bien gardés du campus, et la direction est prompte à leur envoyer des gens pour les matraquer. Il y a à peine deux semaines par exemple, le 18 février, un meeting étudiant a été attaqué par la “police universitaire”. Ce meeting désirait protester contre, de nouveau, l'insécurité aux abords des arrêts de bus : deux jours plus tôt, une collision entre deux véhicules s'était en effet terminée dans la foule des étudiants qui attendaient le bus. À la suite de ce meeting, l'étudiant Koné N'golo Soro, inscrit en 1e master de criminologie et militant du syndicat Comuci (Coalition des mouvements universitaires de Côte d'Ivoire), a été copieusement tabassé jusqu'à ce qu'il perde connaissance et soit évacué au CHU, avec de surcroit la complicité d'un autre groupe étudiant dit proche du régime.

En plus, le mouvement estudiantin est particulièrement dispersé. On dénombre pas moins de dix syndicats étudiants et lycéens, affiliés ou non à tel ou tel parti bourgeois. Pas facile de s'y retrouver, pas facile de rassembler tout le monde. Il est urgent de chercher à unifier ces différents mouvements derrière une base idéologique solide au lieu des simples divergences de personnalités ou d'ambition politique propre des divers dirigeants. En outre, les divers mouvements peinent à organiser une coordination qui aille au-delà de leur propre campus.

À l'Insaac par exemple, (Institut national des arts et de l'action culturelle), les étudiants manifestent eux aussi régulièrement contre la hausse des frais d'inscription et pour le paiement des arriérés de bourse, en plus du problème particulier de l'accompagnement des diplômés artistes après la fin de leurs études pour les aider à s'insérer dans leur secteur. Mais leur lutte est restée en grande partie isolée de celle des étudiants de l'université pourtant sise juste à côté.


Structurer et élargir la lutte des étudiants

Il faut au mouvement étudiant en Côte d'Ivoire une direction combative et prête à se sacrifier pour les intérêts de ses membres, coordonnée au-delà des différents groupes et sensibilités, et au-delà des institutions et des distances. Il faut organiser une plateforme de revendication communes, avec un programme clair et un plan d'action pour faire aboutir ces revendications. Une coordination nationale de l'ensemble des mouvements étudiants doit être élue sur base de ce programme et de ce plan d'action.

Les revendications doivent inclure la gratuité et le refinancement de l'enseignement à tous les niveaux, le paiement intégral des bourses, une nouvelle rénovation entreprise cette fois en concertation et sous le contrôle des étudiants et du personnel universitaire, la mise en place de réelles infrastructures d'encadrement des étudiants (logements, transports, salles informatiques, restaurants universitaires, assurance-santé…) en nombre suffisant pour tous et de qualité. Toutes ces mesures doivent être mises en place sous le contrôle impératif des étudiants, mais aussi du personnel universitaire et scolaire.

Ce n'est en effet que sur base d'un programme d'action et de revendications crédibles et largement diffusés, discutés et argumentés, que la masse des étudiants pourra gagner la confiance qui leur est nécessaire pour surmonter leur crainte de la répression et sortir de l'inaction. Il faut aussi à cette fin utiliser tous les moyens de communication à notre disposition : tracts, campagnes d'affichage, publication d'un journal militant, forum internet… afin d'ajouter à l'agitation et au poids de notre mouvement. Cela suppose évidemment un certain investissement de départ et la collecte d'un fonds de lutte une fois le mouvement lancé. Mais c'est nécessaire si l'on veut pouvoir mobiliser au-delà des quelques dizaines d'étudiants déjà convaincus.

À ce titre, des actions telles que l'envoi d'un courrier adressé au président de la république (comme l'a fait la Comuci le 11 février) peuvent avoir un impact intéressant en tant que lettre ouverte qui expose à la population la véritable situation sur le campus, et afin de pouvoir mettre en avant l'absence de réaction de la part même des plus hautes instances de l'État à la suite de cette adresse. Mais il faut être bien clair que ce genre d'action ne peut en soi apporter la moindre amélioration ; tout au plus constituent-elles une base qui peut servir à notre argumentation dans le cadre de l'élaboration de nouvelles tactiques de lutte.

Afin de rompre leur isolement, les étudiants doivent être solidaires non seulement entre eux, mais aussi des lycéens (protester contre les tentatives d'interdire l'organisation des lycéens), des professeurs et de l'ensemble du personnel universitaire (revendiquer avec eux la hausse du salaire, des conditions de travail décentes, etc.) et de l'enseignement en général (en lutte contre les multiples défaillances de l'enseignement primaire et secondaire). Il faut tout faire pour chasser l'armée des campus, organiser des actions de protestation larges à la suite de chaque acte de répression, et réclamer que justice soit faite contre les bandes armées à la solde de l'État. Le CIO peut notamment aider à l'organisation de campagnes de solidarité internationale pour protester contre la répression. Mais il faut pouvoir forcer les autres syndicats, UGTCI en tête, à se positionner clairement dans le cadre de ce conflit.

Les étudiants doivent en effet comprendre que seuls, ils ne peuvent remporter la lutte. Lorsque les étudiants ou les enseignants partent en grève, personne n'est directement concerné ; lorsque les ouvriers des usines, les employés des entreprises, les dockers, les chauffeurs de bus ou de taxi, partent en grève, beaucoup de riches patrons proches du pouvoir sont touchés directement au portefeuille. Les étudiants doivent rompre leur isolement, sortir des campus et s'approcher de la population large avec des mots d'ordre fédérateurs.

Par exemple, au Chili, les étudiants se sont ralliés un large soutien populaire avec leur revendication de renationalisation du secteur minier afin d'utiliser les vastes bénéfices engendré par cette activité pour financer l'enseignement et donc en assurer la gratuité. Les étudiants ivoiriens pourraient par exemple se retrouver à la tête d'un combat contre la vie chère de manière générale et pour la rehausse du Smig, financée sur base de la nationalision du port d'Abidjan ou des entreprises exportatrices de cacao…

On l'a vu avec la soi-disant réhabilitation des campus : il y a beaucoup d'argent en Côte d'Ivoire – c'est à nous qu'il revient de le faire circuler !

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